Il y a 2 ans que grâce à Jose Villalobos ce site présentant ma peinture est né. Je suis heureux de constater que l’intérêt porté à mes oeuvres s’accroît pour atteindre aujourd’hui entre 350 et 550 visites par jour.

La remarque m’ayant été faite à plusieurs reprises, je rappelle que les photographies des tableaux présentées ici ne peuvent rendre les effets de lumière et de matière qui font la peinture et assurent la « vie » du motif. On peut tenter de s’imaginer la vibration des touches de couleur en grossissant l’image, mais une photo ne rendra jamais la singularité vivante du tableau. Si vous souhaitez suivre mon travail, inscrivez-vous à la newsletter.

  • Ce fameux magicien 

    huile sur toile, 100 x 100 cm. Prix2500€ + envoi

    ecce homo

    On me demande ce que signifie l’huile sur toile d’un mètre sur un mètre intitulée : «Ce fameux magicien». 

    «Ce fameux magicien» est née d’un dialogue entendu entre deux jeunes dont l’un, épaté par une paire de chaussures de sport «collector» vendues 6000 euros, affirmait qu’il les achèterait s’il avait l’argent, assurant qu’il les porterait en faisant très attention évidemment. 

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  • Fausse piste

    Ces hommes qui ambitionnent d’aller sur Mars devraient faire un tour en forêt. Ils y découvriraient qu’ils sont déjà des Martiens. Qu’ils ne connaissent pas la Terre qu’ils méprisent. Ils ne la voient plus. Ils s’impatientent de fuir la vie dans l’illusion technologique d’un monde réduit de force à des effets de code. Un monde sans odeur, sans saveur autres que celles des sécrétions de l’humain et du formol de ses machines. La forêt, elle, est incodable, secrète, elle sent la vie et la mort, ce qui s’appelle l’humus. Les Martiens ont oublié ses chemins de champignons qui, comme le disait Martin Heidegger, ne mènent nulle part.

  • Disparition

    Un tableau est une surface de méditation. Il me semble qu’à la différence du mandala qui supporte et vectorise la méditation par abstraction vers l’unité (l’évidence mentale de la pure présence au delà du désir, le Rien de toutes choses, de toutes significations), le tableau invite à une méditation par concrétisation du divers (la forêt en est un paradigme) vers l’expérience d’une unité purement sensible, indicible, par laquelle présence et absence se fondent en libérant le désir. Un tableau se regarde, se sent, s’écoute, se touche, se goûte. René Daumal, grand lecteur des Upanishad et de la Bhagavad Gita, écrivait dans le Contre-ciel: non est mon nom, non non le nom, non non le non. C’est le mandala. Pour le tableau il faudrait dire: Oui est l’ouïe, oui oui l’ouïe, oui oui le oui. La forêt nous survivra.

  • Forêt

    A cinq contre un, la partie n’est pas égale. Mais le renard est malin.

  • Portrait de l’artiste en esprit de la forêt

    huile sur toile, 100×100 cm

    Notre impuissance face à l’impéritie, la suffisance et la lâcheté de nos politiciens professionnels devant l’urgence climatique nous portent à solliciter les esprits de la forêt. Car les esprits de la forêt savent pénétrer les rêves pour y semer l’humilité et la rebellion.

  • War

    no comment

  • La biche en sous-bois

    En peinture, la biche en sous-bois représente depuis au moins un siècle le comble du mauvais goût. Encadrée au dessus du buffet, original ou reproduction, un peu jaunie, on en mangerait… Les brocantes et vide- greniers en sont plein. En visite au Salon, devant un tableau représentant un couple de biches dans les sous-bois, Degas commenta: « joli coin pour pisser!… » Hélas, en pissant ou pas, qui peut bouder le plaisir de croiser un jeune chevreuil dans la forêt? Et merde à Degas, je me suis amusé à le peindre. Mais je n’ai pas pu ignorer la barrière.

  • Le bal des pipistrelles

    Avec la modification en cours de notre conception de la nature, modification induite par l’imminence de sa stérilisation et la prise de conscience des effets de la disparition accélérée de nombreuses espèces, la symbolique traditionnellement attachée , selon telle ou telle culture, à tel ou tel animal se défait peu à peu. La chauve-souris des cauchemars de Goya désormais nous protège de l’invasion des moustiques et d’autres insectes. Sur le lac de mon village, à la tombée du jour, il faut voir les pipistrelles mener le bal…

  • Être-au-monde

    Comment voir la « nature » sans la réduire à un en-face, un objet, au fond à la disposition du sujet? Comment peindre un paysage sans en faire le référent inerte d’une représentation (qu’elle soit impressionniste, expressionniste ou tout ce qu’on veut)? Je me suis posé cette question lors de mon précédent tableau: au bord du Volp. Peindre le paysage en étant pris dedans, et non depuis l’extériorité d’un sujet devant son objet… Avec ce tableau la question devient: comment peindre le vivant ? Peindre le vivant sans le réduire à un « étant », à une chose… Une tourterelle par exemple. La philosophie existentiale considère que l’humain seul est-au-monde. Seul au milieu des étants qui eux n’auraient pas de monde. Mais si aucun vivant n’est séparable de l’ensemble des vivants qui composent ce qu’on appelle encore, faute de mieux, la nature, alors ne peut-on penser que tout vivant est-au-monde? Ici pourrait commencer le respect.

  • Au bord du Volp

    Mon jardin est au bord du Volp. Rivière ou torrent, selon l’humeur et les précipitations, presque ruisseau au plus chaud de l’été, le Volp a néanmoins creusé sa vallée. Mon jardin longe sa rive gauche et entre deux prunus j’allonge parfois un hamac. Le ciel est dans l’eau, la berge aussi. Les poissons, cabots et sofies, glisssant incognito sous les reflets, font des ronds en gobant des éphémères : voilà ce que je vois.

  • Le penseur

    Dans la nuit glacée du Sahara Occidental, descendant du peuple des « hommes libres » ( Amazigh) pour qui le mot de frontière n’a pas de sens, devenu guide pour touristes d’Europe et d’ailleurs en mal d’émotions désertiques, ce penseur, après avoir servi le thé à la menthe à ses clients, s’abandonne à la contemplation du feu. On est loin du penseur héroïque (un peu constipé?) de Rodin… Mais peut-être serait-il temps d’en finir avec les héros, même de la pensée? La pensée est une revanche de pauvre disait Jacques Rigaux et il visait la tête avec les gants de boxe d’Arthur Cravan… Et si penser n’était qu’acquiescer, non pas aux pouvoirs, mais à la beauté incalculable du feu. Héraclite toujours.

  • Une nuit andalouse

    Dans la lumière fluorescente d’une chambre d’hôtel illuminée par l’eau verte des jets d’eau de la plaza del triunfo à Grenade, au pied de l’Albaicín où nous étions allé contempler le coucher du soleil au son des guitares flamencas d’un petit groupe de jeunes aficionados débusqué au détour d’une ruelle blanche sur l’une de ces minuscules terrasses jardins dominant la ville catholique, je t’ai aimée à en pleurer, belle nuit verte d’Andalousie!

  • Zone humide

    C’est une coin de verdure où coule une rivière. Les hérons y paressent ou pêchent le goujon. Des cravates sur pieds y rêvent d’autoroute. Quatre voies de béton contre les écureuils et des casques sans plumes pour chanter la chanson du progrès. Il paraît qu’y a qu’ça de vrai: défoncer le paysage pour arriver plus vite. Où?

  • Portrait de l’artiste au féminin

    Autant je comprends l’intérêt des études de genre (gender studies) qui nous viennent d’Amérique, puisqu’elles nous permettent de repérer les figures de la domination à travers les systèmes et codes socio-culturels, autant je suis imperméable aux théories du genre (et du Queer) et aux crispations d’identité qu’elles promeuvent. Suis-je « cisgenre », L, G, B, T , I ou + (si affinités) ? Ce n’est pas l’identité qui m’importe mais le respect de la personne. Je suis une femme et un homme, comme tout le monde. Jung a dit des choses il me semble, là-dessus…

  • Les saltimbanques

    J’ai vu l’homme invisible à Madrid, à deux pas du Prado, l’autre en video à Londres. Ils se sont rencontrés dans ce tableau, au rythme d’une suite de Bach. Au confluent du réel et de l’imaginaire s’ouvre l’espace figuratif. Tel un saltimbanque, l’artiste travaille la fascination. Un tableau réussi, pour moi, capte le regard en le confrontant à l’improbable d’une présence, irréductible au simple jeu des causes et des effets. Surface et profondeur, la couleur a ce pouvoir de générer la forme à la limite du moi et du monde, là où les humains partagent l’énigme constituante du désir. Winnicott en savait quelque chose… Une petite pièce pour les saltimbanques?

  • Au jardin

    Je cherche à voir le paysage. Mis à part Léonard, la peinture renaissante et classique l’appréhendait du point de vue de la forme avec, en quelque sorte, le regard d’une statue grecque. L’impressionnisme l’a approché par la lumière. L’expressionnisme à travers la défiguration émotionnelle. L’art moderne avec le regard du citadin et sa vision éloignée en masses. Cézanne et De Staël ont peint de splendides paysages modernes. Balthus, dans ses paysages italiens a tenté de concilier les visions moderne et classique. Celle des paysagistes professionnels calcule plus qu’elle ne voit. Quelle est la nôtre? Je ne sais pas. Ici, au jardin, nous oscillons entre le striptease photographique, l’impression lumineuse, le désir de la forme et le pressentiment de sa dislocation. Entre le corps du paysage et le paysage du corps.

  • Venice on tour

    To see or not to see, that is the question :

  • Paysage/GPS

    « Le but de l’art figuratif n’est pas de doubler le réel appréhendé dans sa totalité, mais de fixer des valeurs spatio-temporelles, c’est-à-dire sélectives, correspondant à la mémoire commune d’un certain groupe et à la capacité d’intervention de ce groupe sur l’ordre physique et sur l’ordre humain qui l’entoure. » Pierre Francastel in « L’image, la vision et l’imagination ». Nos satellites voient tout mais ils ne verront jamais un paysage. Le GPS (le Géo-Positionnement Satellitaire) programme nos transits mais le paysage ne transite pas lui, il change d’un instant à l’autre du même point ou d’un autre. Les satellites sont bien aveugles pour nous diriger.

  • La crucifixion en rose

    J’ai commencé ce tableau il y a 4 ans et si je l’ai publié à l’époque (voir le tableau « signe de vie ») je ne l’ai jamais exposé car, remisé au fond de l’atelier, il attendait que je le comprenne pour pouvoir le terminer. L’évolution de mon travail et ma réflexion incessante sur les rapports de la figure et du fond, m’ont permis aujourd’hui de l’achever. La crucifixion en rose est le titre de la superbe trilogie romanesque d’Henry Miller. En rose, elle est celle du désir sans doute et celle du regard oscillant entre les axes…

  • Ana

    huile sur toile, 100x80cm

    Ana Nebaskova est gymnaste. Je l’ai rencontrée sur internet où, pour quelques sous probablement, elle a accepté d’effectuer ses figures entièrement nue. Mais en réalité, Ana n’existe pas. Elle n’est qu’un signe, un pur signe, qui insiste plus qu’il n’existe, comme l’objet du désir, comme la messagère des dieux de Rodin, comme certains nus de Picasso. Car le corps, lorsqu’il devient entièrement signe, jusqu’à l’obscénité même (Georges Bataille et Henry Miller l’ont démontré), n’est qu’esprit.

  • Les lois de l’hospitalité

    huile sur toile, 116 x 89 cm

    La mer n’est pas seulement une piscine, ni un aquarium, mais aussi un mur et parfois un tombeau. Le jeune homme de Frontex, la police européenne des frontières, ici en opération, n’est peut-être pas tout-à-fait convaincu de la légitimité de son rôle face au regard des enfants. Où un bras d’autorité suffisait, il y met les deux et se fige dans sa pose… Pierre Klossowski parlait de « solécisme gestuel » pour désigner un geste qui signifie une émotion et son contraire: les deux bras tendus ne sont-ils pas aussi ceux qui prennent pour embrasser? « Les lois de l’hospitalité » est le titre d’un triptyque littéraire écrit par celui qui n’était autre que le grand frère du peintre Balthus.

  • Marcel Duchamp au magasin de fournitures des Beaux-Arts

    huile sur toile, 116 x 89 cm

    Marcel Duchamp le mentor, le prophète, le référent de l’Art contemporain officiel. Marcel Duchamp le dialecticien, le contrepéteur, l’humoriste mondain, le grand Réalisateur au tribunal du Concept hégelien, l’ironique qui a réduit l’oeuvre d’Art à l’acte performatif de l’Artiste devenu enfin l’ego triomphant distribuant la grâce des ready-made… Au sortir du quinzième siècle, le débat du paragone opposait la peinture et la sculpture, au vingt-et-unième la peinture se voit opposer l’art plastique de la performance et du concept. Mais son avantage, ici exposé, est de donner à voir le processus de la création, ce que l’installation performante dans sa prétention à n’être que ce processus même, occulte. Salut Marcel!

  • David et Goliath

    huile sur toile, 114×146 cm

    De retour de Venise où plusieurs visites de l’Accademia m’ont permis de comprendre la valeur du paradigme théâtral dans la figuration renaissante – plus particulièrement devant L’enlèvement du corps de Saint Marc du Tintoret – je me suis appliqué ici à tenter de capter la spécificité de la mise en scène figurative contemporaine. Le fantasme moderne d’une sortie de la représentation n’était sans doute, et n’est encore pour une partie de l’art contemporain, que la manifestation ultime de l’illusion d’un au-delà du monde (de son théâtre, de son film ou de sa série…) que la technoscience d’aujourd’hui a hérité d’un christianisme aplati et moribond. Ici, aujourd’hui, David est une femme qui ne vaincra vraiment qu’en sortant du système de ce Goliath qui prend la testostérone pour un élixir de légitimité.

  • Le bilboquet

    huile sur toile, 100x100cm

    La réalité est une question posée par la peinture. Bien au-delà de toute imitation, la figuration picturale est un langage de signes, mais sans dictionnaire. Elle traque le visible à partir de signes reconnus (la ressemblance) pour tenter de conduire le regard vers le signe intraduisible, non répertorié, par lequel le réel apparaît soudain dans sa présence. Ces deux jeunes femmes parlent silencieusement la langue des signes. Elles nous invitent à regarder ce qui ne peut pas se dire: le mystère. Elles doivent être des muses de la peinture!… Merci au peintre visionnaire Martial Raysse de m’avoir, par sa réflexion, confirmé dans mon chemin.

  • L’autre même : portrait de Guillaume Selosse

    huile sur toile, 100 x 100 cm

    La transmission est l’un des actes les plus difficiles de la vie de parents. Car si ce sont des biens, ce sont surtout des valeurs et par dessus tout sans doute celle de la liberté de poursuivre dans l’identité et la différence une oeuvre accomplie. Pour le domaine de Champagne Jacques Selosse, si prestigieux et singulier, la transmission est réussie. Guillaume Selosse a hérité d’un savoir-faire, d’une pensée et d’une ambition que son caractère, moins inquiet peut-être que celui de son père l’admirable Anselme, assemble avec une belle sérénité. Du moins est-ce ainsi que je le perçois dans cette présence tranquille dont j’espère avoir saisi les linéaments.

  • Street dance

    huile sur toile, 162 x 114 cm

    En découvrant ce tableau, la chanteuse Suzanne Belaubre a fait cette remarque: la dichotomie figuratif/abstrait n’est pas pertinente. Je le crois. L’abstraction des modernes n’est peut-être bien qu’un avatar subjectiviste de la figuration. Toute peinture n’est-elle pas toujours en partie expression de « l’intériorité » du sujet peignant? Car toute composition est abstraite aux points de vue formel et technique, et figurative par sa référence à la réalité du motif ou aux états d’âme du peintre. La danse est un des motifs récurents de la tradition picturale, des bacchanales de la Renaissance jusqu’à la danse de Matisse, en passant par Degas, Toulouse Lautrec, etc.

  • Une bonne raison

    huile sur toile, 60×50 cm, coll. particulière

    Peindre une « nature morte », voilà une bonne raison d’ouvrir une V.O. de Selosse. Et si j’en crois mes papilles, cette nature n’est pas morte du tout! D’ordinaire je ne suis pas grand buveur de Champagne, mais un vin de Selosse ce n’est jamais ordinaire et c’est déjà une oeuvre d’art…

  • W.E.F. Davos

    huile sur toile, 90×116 cm

    « Comment prendre pour « réaliste » un projet de modernisation qui aurait « oublié » depuis deux siècles de prévoir les réactions du globe terraqué aux actions humaines? Comment accepter que soient « objectives » des théories économiques incapables d’intégrer dans leurs calculs la rareté de ressources dont elles avaient pourtant pour but de prévoir l’épuisement? Comment parler d’ »efficacité » à propos de systèmes techniques qui n’ont pas su intégrer dans leurs plans de quoi durer plus de quelques décennies? Comment appeler « rationaliste » un idéal de civilisation coupable d’une erreur de prévision si magistrale qu’elle interdit à des parents de céder un monde habité à leurs enfants? » Bruno Latour « Où atterrir? p86

  • L’élégante, portrait de Rosy B.

    huile sur toile, 100x100cm

    Rosy, ma nièce, est toujours d’une élégance incomparable. Jusqu’à l’exubérance même. Sa science des parures ordonne le jeu de ses métamorphoses, chaque jour, suivant le temps et l’humeur. Toujours quelque peu princesse évidemment… On m’a demandé d’expliciter ma façon de « travailler ». Je dessine assez peu, cela reviendra peut-être mais je vois en peinture. Je capte le modèle (la proie) avec un petit appareil photo de poche, à brûle pourpoint, lors d’une rencontre. Les photos sont généralement floues car improvisées et mal éclairées pour une optique basique, mais cela n’importe guère. Je « redessine » alors l’image sur l’ordinateur. Je cherche l’image de base qui prépare la direction vers où je vais peindre. J’effectue un tirage en 21×29,7 à l’imprimante, que je place sur un pupitre. Commence alors la quête d’une présence avec ma main, ma mémoire et mon désir. L’essentiel se joue dans le rapport au fond. La question de la ressemblance, pour moi, se joue là, entre la main et la mémoire, au crible de la lumière. Le fond naît du pinceau, car l’image photographique à cédé la place à la peinture, à l’interprétation picturale. Le tableau est fini quand le modèle me reconnaît, qui bien souvent ne se reconnait pas.

  • La visionnaire, portrait de Valentine H. de Ganay

    huile sur toile, 100×100 cm

    « Nourrir Paris. C’est encore une formule, bien sûr. Presqu’une blague tellement c’est prétentieux, je me rends bien compte. Mais il faut bien insuffler une direction. De toutes les façons, moi, si je ne raconte pas une histoire en même temps ou avant ou après, je ne peux rien faire. Et d’autant plus que pendant ce temps que je passe dans la plaine, au potager ou à mon bureau à traiter les affaires de la plaine ou du potager, je n’écris plus… » Co-propriétaire du domaine de Courances où elle est née, Valentine de Ganay décide il y a plus de dix ans de créer un jardin bio, une AMAP, « Les jardins de Courances » et de passer progressivement 500 hectares du domaine familial en bio et « conservation des sols ». A 50 kms de Paris, au pied du Château et de son jardin d’eau, l’expérience, unique en France, a demandé et demande une pugnacité et un mépris du politiquement correct dont Valentine a heureusement la formule. J’ai tenté de saisir cette énergie réjouissante.

  • L’artiste, portrait de Philippe Pacalet

    huile sur toile, 100 x100 cm

    Je connaissais Philippe Pacalet de réputation… Je me souviens d’un déjeuner en compagnie d’un riche vigneron du Languedoc qui, comme j’annonçai ma préférence pour les vins « nature », remonta de sa cave un magnum sans étiquette issu d’une cuvée vinifiée sans intrant. C’était son vin mais comme métamorphosé dans sa souplesse, sa chair et la fraîcheur de son fruit. Il avait fait cette expérience en embauchant Philippe Pacalet. Dans ma série de portraits de vignerons, il me fallait cet « artiste » dont les vins, issus de nombreuses parcelles de propriétaires des Côtes de Nuits et de Beaune qu’il conduit et vinifie pour son compte, exaltent la beauté nature des climats de Bourgogne. Mon ami Roberto Petronio, collaborateur de la Revue des Vins de France, me les avait fait goûter et il organisa une rencontre chez Philippe à Beaune. Dans la cuisine de son appartement où son épouse brésilienne nous offrit à dîner, je fis quelques photos et Roberto, mieux équipé, en prit quelques-unes plus assurées. Fort de ces clichés et du souvenir de la dégustation en cave qui initia cette délicieuse soirée, j’ai tenté ce portrait d’un homme que je ne connais pas assez sans doute pour saisir toutes les facettes, mais dont je crois avoir capté un peu de sa présence.

  • La fraîcheur des Cheverny, portrait d’Hervé Villemade

    huile sur toile, 100×100 cm Prix2000€ + envoi

    Pour moi, Hervé Villemade compte parmi ces vignerons qui ont rendu au vin sa beauté de nature, sa complexité de terroir et sa fraîcheur de fruit. La conduite respectueuse de la vigne, sans produits de synthèse et sa façon de vinifier (dont l’usage des amphores) font du plus humble de ses vins un régal pour le palais, une douceur pour la digestion et une fanfare pour le partage. Santé!

  • Trois oignons et un pinceau

    huile sur toile, 40×60 cm Prix800€ + envoi

    J’ai commencé par peindre ces trois oignons. Le tableau ne tenait pas debout. Car le motif ne suffit pas, ni ce qu’on appelle à tort l’imitation. C’est la peinture qui commande. J’ai ajouté le pinceau donc. Ainsi ça tient. Car c’est le pinceau qui fait exister l’espace du tableau.

  • Ô scarole!…

    huile sur toile, 20×20 cm, coll. particulière Prix500€ + envoi

    Que Chuck Berry me pardonne ce titre. J’ai savouré la moitié de cette salade au déjeuner, j’en ai gardé le coeur pour l’atelier. La scarole est fragile, il faut aller vite avant que ne s’affaisse sa cascade de feuilles. On en mangerait, j’espère…

  • Une pomme

    huile sur toile, 20×20 cm Prix500€ + envoi

    Dans mon petit atelier parisien, je me consacre aux « natures mortes ». S’attaquer à une pomme après Cézanne, c’est risqué, voire perdu d’avance. Néanmoins, il faut bien tenter le diable, sans quoi il n’y a pas d’art qui tienne. Le peintre Carlos Pradal me disait en substance, ce qu’il tenait de son professeur Bergounian: l’essentiel est dans le vide autour de l’objet. Evidemment, un peu de l’esprit de Carlos est peut-être passé là dans ma main…

  • La petite fille et le caillou

    huile sur toile, 90×116 cm Prix2500€ + envoi

    La terre ne nous appartient pas, nous l’empruntons à nos enfants…

  • Le massacre de la Rave

    huile sur toile, 130×96 cm

    Quand les victimes deviennent des bourreaux et vice versa.

  • Concert de Suzanne Belaubre

    Pour le décrochage de l’exposition du Carla-Bayle, Suzanne viendra donner un concert à la galerie le 29 septembre à 19h. Pour tous ceux qui sont dans les parages, on va se régaler. Entrée libre

  • Triptyque de la Science Politique
    huile sur toiles 90×116 cm, 116×90 cm, 90x116cm

    no comment

  • La Jardinière, portrait de Valérie H.

    huile sur toile, 100×100 cm coll. particulière

    « Un bon portrait n’est pas seulement un portrait dans lequel se propose la représentation fidèle d’un modèle: non seulement la copie doit « ressembler » au modèle, mais elle ne peut le faire qu’en imitant ce qui fait que le modèle ne ressemble qu’à lui-même, donc est inimitable; c’est l’imitation de l’inimitable qui fait la qualité d’un portrait: autrement dit la ressemblance ne peut se donner à lire que comme différence. Si le tableau ne représente pas ce qui est inimitable, le portrait n’est qu’un « portrait-robot », le tableau devient tableau « de genre », représentant un certain type d’homme, etc. » Jean-Marie Pontevia

  • Septembre au Carla-Bayle

    Exposition d’une quarantaine de tableaux

    Depuis l’exposition de la galerie Babel à Paris en 2021, mon travail a considérablement évolué. La chance de disposer de la grande galerie municipale du Carla-Bayle (Espace des Coucarils) durant tout le mois de septembre 2023 me permet de montrer cette évolution à travers 3 séries de tableaux: la série des portraits de femmes que je suis ravi de pouvoir rassembler dans une même salle, la série des « mythologies » qui en occupera une autre et une série que j’ai appelée « à la vie, à la mort » qui réunit des tableaux sensuels et heureux à d’autres plus tragiques, la série de la vie quoi!.. Le Carla Bayle est un village d’artistes, c’est si l’on veut le « Saint-Paul de Vence » de l’Ariège à quelques lieues de Toulouse. D’excellents artistes dont plusieurs de renommée internationale y travaillent et y exposent. Je suis très heureux d’être parmi eux en compagnie du Sculpteur sur métal Michel Sarniguet et de la Céramiste Danièle Coustures. La campagne autour est très belle, les montagnes sont là devant et pour tout ceux qui cherchent leur destination de promenade en septembre, c’est ici qu’il faut venir. Il fera beau j’espère, si ce n’est dehors, au moins dans les tableaux et les sculptures…

  • 3 poivrons signalés

    huile sur toile, 50×61 cm Prix600€ + envoi

    Il y a de jolis poivrons bien pétards au marché. J’ai eu envie d’en peindre. Je les ai choisi en respectant le code de la route. La décontextualisation dans la réalisation d’une nature morte est un procédé que, si je ne m’abuse, le dix-septième siècle a bien su employer. Hors contexte de la cuisine, de la remise ou de la table à manger, fruits ou légumes prennent une dimension existentielle. On ne voit qu’eux, il n’y a qu’eux à voir. Dans leur présence de matière de couleur et de forme. Les Espagnols ont su faire de la métaphysique avec les natures mortes. Moi qui suis Français et donc un peu taquin, je nous ai mis la note, payée sans contact s’il vous plait.

  • La surprenante, portrait de Justine B.

    huile sur toile, 100x100cm Coll. particulière

    Peindre le portrait d’une personne très proche est ce qu’il y a de plus inquiétant, de plus difficile et de plus émouvant. Car l’enjeu de ressemblance est à son comble. Non pas la ressemblance du selfie, évidemment, qui n’est qu’une ressemblance mécanique et statistique (d’autant que la plupart des appareils à selfie produisent une image à partir de plusieurs prises de vue en « corrigeant » les formes selon un standard programmé), non, la vraie ressemblance, celle qui implique le regard, et pour le peintre, de façon manifeste, le regard et le corps (le geste de la main). J’aime le portrait en « plan américain » (comme on dit au cinéma) car le corps du sujet aussi est impliqué, la stature de la personne désignant autant, et parfois plus encore, que les traits. Car pour moi, la présence est le secret de toute ressemblance.

  • Memento Mori

    huile sur toile, 116×89 cm Prix3000€ + envoi

    Ce que l’esclave disait au général romain victorieux, beaucoup de nos contemporains devraient l’entendre, nombre de nos ultra-riches, de nos chefs, de nos scientifiques, de nos technocrates et de tous ces trans-humanistes qui espère tromper la mort en s’adonnant aux illusions du pouvoir et de la machine: memento mori! J’ai pensé ce tableau avant tout comme un hommage à Andrea Mantegna. Regarder la réalité en face était son fort, le quinzième siècle l’admira. Nous avons à en apprendre aujourd’hui avec nos images et nos vies de plus en plus hors sol. Regarder la réalité en face, non pour la prouesse de l’imitation, de la copie ou de je ne sais quel trompe l’oeil, non, mais parce qu’elle seule est belle avec tout son tragique et sa joie. Il n’y en a pas d’autre. Memento mori, pour beaucoup de Romains, avant que l’Eglise ne s’en empare, signifiait aussi: carpe diem.

  • La bouquiniste, portrait de Laure S.

    huile sur toile, 100×100 Prix2000€ + envoi

    « Jamais on ne peut éprouver, au cours de la création d’une oeuvre d’art, un sentiment de parfait bonheur. L’acte de création en porte la promesse que l’on sent disparaître à mesure que le travail s’avance. Car le peintre prend alors conscience qu’il ne peint pas autre chose qu’un tableau. Auparavant il avait presque espéré que cette image allait prendre vie. » Lucian Freud.

  • Anselme Selosse, un Grand de Champagne

    huile sur toile, 100×100 cm

    L’autre-même, tel est son credo. Son ombre est toute dans la vigne, été comme hiver, et il appuie à peine sur l’effervescence (du coin de mur sur sa gauche). Anselme Selosse est un vigneron de méditation. Ses vins ne vieillissent pas, ils méditent comme lui. Car sa viticulture se double d’une pensée vivante dans la vigne et dans la cave jusque dans le verre.
    Premièrement, il y a le non-agir. Le respect et l’écoute de la nature, de l’autre. Les ans passent et l’autre-même s’impose avec l’âge. L’autre-même? La conduite est la même mais l’autre m’agît, ou m’âgit si on veut. Je ne peux pas rester sans rien faire devant le monde comme il va!… J’ai appris à l’aimer, à l’écouter, il faut le conduire au meilleur. Commencer par soigner cette nature de Champagne pour qu’elle nous donne son effervescence. Puis élever celle-ci jusqu’aux papilles pour alimenter l’esprit. Mais l’autre-même, dit le père, c’est aussi Guillaume, le fils… L’autre-même, pour le peintre, n’est-ce pas le principe de la figuration?

  • L’Anthropologue, portrait de Valeria E.

    huile sur toile, 100×100 cm Coll. particulière

    « Je suis touché par vos sujets, mais votre traitement manque de singularité… Ce que j’aime chez un artiste c’est la singularité, ce qui le rend unique et identifiable. » On me fait cette réflexion que j’entends volontiers et j’en profite donc pour rappeler voire préciser l’intention qui guide mon travail. L’époque moderne aime la singularité et son ostentation, ce qui est de bonne guerre puisqu’elle est celle de l’homogénéisation des individus, de la statistique et de l’anonymat, ce que Robert Musil appelait l’homme sans qualité. Le motif importe moins que la manière du peintre: c’est le fondement de l’expressionnisme figuratif ou abstrait. Et chacun de tordre son regard et sa main pour faire du style, de l’unique, de l’identifiable: de la marque dit-on dans le monde du commerce. En ce qui me concerne, la singularité subjective ne m’intéresse pas : c’est celle du tableau qui m’intéresse. Est-ce qu’il me donne à voir le monde, les êtres, le sens du présent ? C’est la singularité de la présence des choses, des êtres, de la vie que je cherche à peindre, pas celle bien illusoire du moi. Le tableau est une rencontre entre moi et le sujet à l’aune de l’oeil et de la main. Il est réussi lorsque le sens (la vie) se fait visible. La technique est à son service.

  • La musicienne, portrait de Suzanne B.

    huile sur toile, 100×100 cm, Coll Particulière

    Peut-être qu’il faudrait promouvoir un nouvel humanisme qui ne repose plus sur la raison calculatrice issue des Lumières. Peut-être qu’il faudrait repenser la fameuse phrase de Protagoras que la modernité a interprétée comme une invite à la domination de la nature: l’homme (l’humain) est la mesure de toute chose. Car cette mesure, ce n’est peut-être pas la mesure géométrique ou mathématique mais bien plutôt la mesure sensible, sensitive, la mesure des sens et des affects, en jeu dans l’art et dans l’éthique. Dès lors, la domination n’est pas la bonne affaire…

    La beauté qui n’est peut-être rien d’autre que la manifestation de cette mesure, me paraît plus que jamais d’actualité. Le sublime, ce sentiment de la démesure dont la modernité s’est vantée n’est peut-être qu’une impasse mystique et morbide. Une personne est belle lorsqu’elle porte et rayonne de sa propre mesure, elle n’est jamais sublime que lorsqu’elle est perdue.

  • Burn out

    huile sur toile, 146 x 89 cm Prix3000€ + envoi

    Je suis allergique au néo-plasticisme et autre suprématisme… L’association des trois couleurs primaires (couleurs non naturelles, couleurs techniques en fait, qui sont définies « primaires » parce qu’elles permettent la production des autres) produit un choc visuel qui tétanise l’esprit et le corps. Je les ai utilisées pour le tableau « New-Orleans AR » afin d’évoquer des syncopes. Car ce sont des couleurs qui canalisent les flux, couleurs de l’usine par excellence, couleurs de l’ordre abstrait, de la contrainte et de la manipulation de l’énergie. Mondrian, peintre du management ? Hélas on sait aujourd’hui où conduit le management: au burn out. La chair, soudain, refuse de se plier à la circulation des flux (d’informations, de marchandises, d’énergie, de désirs). Il m’a fallu sortir largement de ma « zone de confort », comme on dit en termes techno-psychologiques, pour peindre ce tableau. La laideur, Goya nous a appris à la regarder en face et à tenter de la peindre. J’ai fait ce que j’ai pu.

  • La maraîchère, portrait de Cia G.

    huile sur toile, 100×100 cm Prix2000€ + envoi

    Le terme d’environnement appartient au vocabulaire technologique des technocrates verts. Ils nous certifient que nous vivons dans l’environnement et qu’il faut le respecter. Comme si tous les environnements étaient respectables!… La notion plus ancienne de milieu, empruntée à la biologie, semblerait plus adéquate mais elle sous-entend que nous serions au milieu. Il est clair aujourd’hui que nous sommes plutôt en périphérie, non?… La planète, dérivée de l’astro-physique, a quant à elle, besoin de protection. Les astro-physiciens ont souvent des grandes barbes de pater familias. Protéger la planète est une inquiétude de joueur de playmobil. Comme si nous étions en orbite!… Le vieux mot de nature est déjà plus intéressant car nous ne sommes pas dans la nature, nous sommes de la nature. Mais c’est quoi la nature? Ce n’est pas le monde qui peut la nier, ni l’univers qui n’en a cure… La nature n’existe pas et n’existera jamais sur Mars. Car la nature ne se domine pas, ne se transporte pas, elle est un fabuleux hasard à cultiver. Comme ce chou vert que Cia fait pousser sans chimie, sur le côteau, sous des bleus de ciel, entre Sainte-Croix et Fabas. Elle le vend au marché. Et moi, je le mets dans le pot au feu.

  • La vigneronne, portrait de Chrystelle R.

    huile sur toile , 100×100 cm Prix2000€ + envoi

    Louis Dumont, dans ses « Essais sur l’individualisme », montre comment l’individu occidental moderne résulte d’un processus historique initié par le renoncement au monde des premiers chrétiens, la « liberté » fondatrice de l’individu s’affirmant dans le refus de la vie mondaine. A travers les siècles et la création de l’Eglise « universelle » puis son rejet par la Réforme, l’individu s’implique de plus en plus dans le monde jusqu’à, avec Calvin, n’avoir plus, dans la prédestination et l’incertitude de la grâce, que ce monde pour y imposer le Royaume de Dieu par sa volonté et son action. Ce processus débouche inéluctablement sur l’artificialisation du monde puisque la nature, le droit naturel et toute autre instance dépassant l’humain tendent à disparaître au profit du projet d’information et par suite de machinisation de la réalité (cf le projet transhumaniste). Le paradoxe est que l’individu, au nom de sa santé et de son bonheur, se retrouve assujetti à la machine, peu à peu dépossédé de sa liberté et donc en instance de disparition. Voilà mes lectures tandis que je peignais le portrait de cette jeune femme, de celles et ceux qui aujourd’hui résistent aux sirènes de la domination de la nature pour l’écouter.

  • La photographe, portrait de Céleste L.

    huile sur toile, 100×100 cm Prix2000€ + envoi

    Le regard de la photographe fixe son objet tandis que le regard du peintre l’envisage. Céleste voit, elle est la voyante par excellence, et tout son art est de voir ce qu’il y a à voir, la scène, la lumière, et cadrer de son objectif. Le peintre cherche plutôt comment voir, car il voit à tâtons. Il envisage l’objet (ou le sujet), et son regard passe par la main pour voir. Le regard de la photographe saisit, le regard du peintre poursuit (comme une « lampe poursuite » de music-hall) ce que sa main lui donne à voir. Le peintre ne voit pas, il a vu, quand le tableau est terminé, s’il a réussi.

  • La liseuse, portrait de Joële C.

    huile sur toile, 100x100cm Prix2000€ + envoi

    Chaque personne a sa lumière. Le mot personne est plus riche et plus vrai que le terme d’individu qui est par trop comptable et n’implique le collectif que dans l’addition. La personne, c’est autre chose, elle se constitue à partir de l’autre. C’est pourquoi on peut s’en faire un masque. La personne se constitue par le regard de l’autre. Le bon sauvage n’est qu’une fiction juridique, en vrai il y a toujours déjà les autres, Rousseau l’avait bien vu. Le portraitiste, regardeur par excellence, a fait de la restitution de ce regard sa gageure. Joële C. sortait du marché quand je l’ai saisie. Elle avait fait son plein de livres sur le stand du bouquiniste. Car elle est grande liseuse. Le plus long à trouver dans ce portrait fut le fond. Par cinq ou six fois je l’ai repris. Car c’est de lui que vient la lumière. Et chaque personne a sa lumière.

  • L’entarteuse, portrait de Marion C.

    huile sur toile, 100×100 cm Prix2000€ + envoi

    Chaque individu est unique, c’est le postulat humaniste. Cette unicité n’est ni arithmétique ni mathématique ni informatique. Irréductible au code. Il faut le répéter, le codage de l’individu est anti-humaniste. Quel rapport avec la peinture? La question de la ressemblance. La ressemblance, ce n’est ni le doublon ni la copie, ni le modèle, ni le codage de la reconnaissance, mais la saisie de l’unique. L’expressionnisme, la stylisation, servent la ressemblance, ils ne la trahissent pas. Les peintres renaissants l’avaient bien vu. Les modernes l’ont oublié trop souvent. J’entends: oh, on dirait une photo!… Oui, certainement, si l’on ne regarde pas, si l’on reconnait seulement. Mais la peinture n’est pas de la reconnaissance faciale. Il s’y joue quelque chose qui échappe à toute reconnaissance, quelque chose de subtil que l’art moderne a cru pouvoir dévoiler crûment, au risque de l’obscénité: la trace de la main et du corps. Vous ne reconnaissez pas l’entarteuse? Vous pouvez donc la voir.

  • La marionnettiste, portrait de Soraya D.

    huile sur toile, 100×100 cm Prix2000€ + envoi

    J’ai décidé de faire une série de portraits en format carré. C’est le second. Il s’agît de voir la beauté d’un visage, d’un maintien, d’un port de tête, d’une expression, d’un regard, et de les placer dans un carré sans céder à l’idéalisation. La beauté d’une présence. Le sujet n’est plus un modèle, il est une rencontre, une référence sans référent. Jusqu’où la peinture peut-elle saisir la vérité? C’est la seule question. La technique doit s’y soumettre. Du coup je peins plus lentement.

  • Portrait de Claude au QR code

    huile sur toile, 100×100 cm, Coll Particulière

    L’humanisme est probablement né avec la représentation des traits du visage. La Renaissance a fait du portrait la célébration de l’individu et de cette liberté nouvelle de l’esprit et du corps. Le portrait rassemblait alors autour du visage le plus vivant possible les signes caractéristiques de l’identité du personnage: la qualité de l’habit, les accessoires, objets ou outils, voire quelques animaux comme cette hermine splendide de la Dame de Léonard. Aujourd’hui que nos vêtements sont « casual », et que les signes extérieurs d’originalité sont neutralisés par les effets de mode, notre identité se réduit peu à peu à une formule codée qu’elle soit biologique ou sociale, un immense pas en avant ayant été franchi en matière de codification sociale à la faveur des terreurs épidémiques. Inutile de rappeler que le codage des individus, quelles que soient les bonnes intentions est un acte anti-humaniste.

    Le QR code qui signifie code à réponse rapide, a été mis au point par un ingénieur japonais pour pouvoir suivre l’historique et le parcours des marchandises. Avec le fanatisme numérique et la pandémie, il est aujourd’hui appliqué aux êtres humains qui sont désormais « tracés » comme des marchandises. Le smartphone étant le mouchard portatif obligé.

    Aujourd’hui, le portrait en peinture, outre le plaisir qu’il procure à chaque stade de son exécution à travers la recherche de la touche juste, a quelque chose d’une réaffirmation de l’humain.

  • L’enlèvement d’Europe

    huile sur toile, 90×115 cm Prix3000€ + envoi

    Les mythes, comme les oracles, s’entendent dans tous les sens. C’est pourquoi ils sont vrais. L’enlèvement d’Europe est un sujet classique de la peinture depuis la Renaissance. Avec l’érotisme malicieux du traitement classique tranche l’éros plus pervers d’aujourd’hui. La confiscation de l’Europe comme la confiscation du désir est une question ouverte que ce tableau promeut.

  • Le temps des Titans

    huile sur toile, 115×90 cm Prix3000€ + envoi

    Dans une séquence du film prophétique « Désert rouge » de Michelangelo Antonioni, un enfant (le jeune fils de la protagoniste incarnée par la très belle Monica Vitti) décide soudain de ne plus parler. Durant des jours et des nuits, dans la chambre silencieuse et comme désertée par la vie, au milieu de ses jouets délaissés, seul son robot émet des sons à intervalles réguliers, machine dérisoire au timbre d’hôpital, désormais unique dépositaire des preuves de vie. C’est de cet enfant que vient ce Titan. Car voici (re)venu le temps des Titans. Michelangelo l’avait bien vu. De quel Parnasse nous (re)viendra la mesure? Il nous faudra une sérieuse assemblée de dieux pour les vaincre.

  • Lost in translation

    huile sur toile 115×90 cm Prix3000€ + envoi

    C’est le titre d’un joli film de Sofia Coppola sorti en 2003. Il désignait la confusion de deux Américains égarés au Japon. Il conviendrait bien à ce premier quart du 21ème siècle qui se veut le passage dans ce « nouveau monde » où le monde se met au service de la machine, de la circulation infinie et de l’illusoire conquête technologique de l’univers. Montaigne, l’écrivain véridique, écrivait dans ses Essais: « le monde est une branloire pérenne, je ne peins pas l’être je peins le passage ». Il savait bien que la peinture pense. Où est Andromède ?

  • La mort de Darrell Standing

    huile sur toile 146×115 cm Prix4000€ + envoi

    Darrell Standing a toujours été un provocateur. Une sensibilité exacerbée d’artiste, un ami passionné des peintres ainsi que le personnage d’un roman de Jack London. Darrell Standing était un loup des steppes. La veille de sa mort, ultime provocation et message d’outre-vie, il m’a envoyé un selfie accompagné de ces mots: le bouton rouge c’est fini, le bouton bleu c’est la fin. Signé Darrell Standing. Un ultime sourire s’esquisse sur ses lèvres: quel bon tour il m’a joué!… Il m’a fallu un mois de hantise pour pouvoir voir. Il voulait une peinture d’histoire: la voilà. J’ai fait ce que j’ai pu. Le terme d’historia était ce qui pour Alberti, à la Renaissance, assurait l’unité du tableau. Historia n’est devenu histoire comme « recueil des événements d’une vie » que vers le 12ème siècle, si je ne m’abuse. Puis l’académie en fera le récit d’événements exemplaires que la grande peinture se devait de figurer. Chardin pourtant l’avait retournée avec sa Raie… Une peinture d’histoire donc à la demande de feu Darrell Standing, mon ami. J’ai joué sur deux perspectives inverses et j’ai convoqué quelques-uns des personnages qui ont donné à toutes ses apparitions dans ma vie (il était comme cela, apparaissant et disparaissant aussitôt) la matière de son roman. Ce tableau a été aussi éprouvant à réaliser que bienfaisant. Je le dédie à Pierre Labille.

  • Gourmandise du soir

    huile sur toile, 50×50 cm, coll. Particulière

    Cette nature pas si morte j’espère, est dédiée à feu mon ami Henry Frédéric Roch.

  • L’apparue

    huile sur toile, 30×24 cm Coll. de l’artiste

    J’ai peint ce petit tableau il y a presque deux ans. J’aurais pu l’appeler « L’aperçue ». C’était au détour d’un de ces chemins de forêt qui ne mènent nulle part. La lumière d’automne était fraîche et douce dans les Hautes Côtes de Nuits. Les vraies apparitions ne cessent pas d’apparaître. Ne pas cesser, c’est le mystère. Au fond on essaie de toucher du temps avec des pinceaux. Des fois ça marche, d’autres fois non… Je présente ce tableautin aujourd’hui car elle m’apparaît toujours.

  • Anne Elligers

    huile sur toile, 100×50 cm Coll. particulière

    Lors de la fête nationale, le peuple norvégien se fait un point d’honneur à défiler en costume national traditionnel. Anne Elligers, la mère de ma compagne, ne manque pas à l’appel. Offrir pour son anniversaire, à une personne que l’on aime et respecte, son portrait, fait courir divers risques. Se fâcher avec une belle mère n’est guère recommandable… Derrière Anne Elligers, les montagnes norvégiennes sont violettes et le format singulier de ce portrait donne au personnage une stature iconique qui me plaît. Il est adéquat à la solennité de la célébration. Le paysage reprend un fragment d’un paysage romantique de Norvège peint par le peintre norvégien Johan Fredrik Eckersberg au 19ème siècle. La question des yeux a donné lieu à une rude négociation avec sa fille. En l’absence du modèle (car c’était une surprise), j’ai cherché le regard sous sa dictée. Le cadeau fut accepté, donc je peux la publier.

  • L’impuissance

    huile sur toile, 120×90 cm Prix3000€ + envoi

    « Chaque mythe authentique vise la réalité du monde en son tout. (C’est précisément la raison pour laquelle on ne peut le comparer à rien de rationnel, mais seulement le comprendre comme vue synoptique ou révélation archi-phénoménales). Du fait que le mythe saisit toujours la réalité du monde en son tout (et par conséquent l’être par opposition aux choses qui sont), il interpelle du même coup l’être humain lui aussi en son tout, l’être même de l’homme… et l’attitude qui est la sienne dans l’existence. » Walter F Otto

  • La Dormeuse

    huile sur toile, 120×90 cm, coll. particulière Prix3000€ + envoi

    Chuut!… Elle dort. Je cherchais une lumière, j’ai trouvé une femme endormie. Picasso, je crois, nous apprend à voir les formes. Pour la lumière, qui ne soit pas impressionniste, ni sensation ni donnée objective, la lumière quoi, celle qui ouvre la vision, il faut aller voir chez Vallotton, Chardin, De la Tour, Léonard évidemment… Et après on essaie, on fait de son mieux.

  • Lever de soleil

    huile sur toile, 120×90 cm, Coll. particulière

    Lever de soleil au premier jour de printemps. L’Ariège est un beau pays.

  • Fraise et chocolat

    huile sur toile 50x50cm, Coll. particulière

    C’est le titre d’un excellent film cubain des années 80. Mais comme je suis peintre au 1er degré, je vois des fraises et du chocolat. Un petit panier de fraises comme on en trouve en primeur en ce moment, les premières de la saison. Ça donne envie de croquer. C’est fait. Et un carré de chocolat noir avec, c’est un bon contraste, simplement nature.

  • Le but du siècle

    huile sur toile, 115 x 90 cm Prix3000€ + envoi

    J’espère que ce n’est pas le seul… Toute la durée de la réalisation de ce tableau a été un moment difficile pour moi. Drôle comme la vie suit les chemins de notre imaginaire (et l’inverse)… Il y a certainement un cri, ici. Un cri passionné, au fond joyeux mais aussi terrifiant et triste. Le jeu de balle donnait lieu à des sacrifices humains dans les civilisations pré-colombiennes. Nous en avons hérité quelque chose sans doute. A la fois une profondeur et une cruauté immémoriales et un surgissement perpétuel, extatique. Il jaillit ce diable barbu, sur fond de ce bar qui, comme tous les bars, devient vecteurs d’émotions dans la nuit. Hooper le savait bien.

  • Une petite soupe?

    huile sur toile, 40×40 cm Coll. particulière

    Il en faut pour grandir. Au peintre comme aux autres. On la compose et on attaque les légumes. Il faut les saisir, c’est plus goûteux. On stylise ou on affine jusqu’à l’épluchure. Les carottes viennent facile dans l’orange. Le violet blanc des navets est plus coriace, plus géographique. Le poireau s’émince entre la surface et le fil. Le fond porte la lumière et les matières. Depuis que j’ai regardé vraiment les tableaux de Chardin, je voulais faire une nature morte. C’est comme si le regard se pacifiait. Un plaisir de philosophe. J’en ferai d’autres.

  • La coupe de cheveux

    huile sur toile, 60×50 cm Coll. particulière

    Les colonnes attendront… Tel un grand d’Espagne, je m’en remets au tribunal d’une marguerite.

  • Paris – New Orleans A R

    huile sur toile, 90x115cm Prix3000€ + envoi

    Rue Saint-André des Arts, à Paris il y a trois ou quatre ans, ils jouaient dans la fraîcheur grisâtre d’automne, cette musique de rue par excellence: le New Orleans. Ils éclairaient le trottoir. Ce tableau aurait pu s’appeler « The old musicians » puisqu’ils jouent aussi pour arrondir leur bien faible retraite. Mais le Jazz de la Nouvelle-Orleans emporte tout ça dans son swing. C’est ce swing que je voulais peindre. Ai-je réussi? En tout cas j’ai joué avec les couleurs primaires, comme Mondrian et son « boogie woogie » mécanique. Vous l’entendez, ce tableau?

  • Les tragédiennes

    huile sur toile, 100×80 cm, coll. particulière Prix2500€ + envoi

    J’ai peint ce tableau à partir d’un fond noir non entièrement sec. L’idée était de chercher la lumière des couleurs dans le noir, ce qui exige de la matière, de la pâte pour vaincre ou animer l’obscur… et de la patte aussi car la touche doit gagner la forme sur le mouvant du noir. C’est une façon de skier en peinture. S’ensuivit une véritable jouissance du contraste mouvant qui tient plus du théâtre que du quotidien. L’art de peupler le noir est un secret d’enfance que ces tragédiennes me paraissent détenir.

  • Fitness

    huile sur toile, 115×80 cm Prix3000€ + envoi

    Vivre son corps, son image et sa performance, ne se fait plus à la légère. L’Amérique a inventé le mot fitness. Il faut des procédures, des coaches, des machines, des écrans, pour gérer cette petite entreprise de viande qui nous fut léguée en naissant sans garantie contractuelle.

    Ce tableau, qui conjugue trois tableaux en un, ressemble à une méditation sur la mystérieuse relation de l’âme et du corps. Entre le décorum et l’obscénité, le rituel et le calcul, il n’y a que l’esprit (à tous les sens du mot) qui puisse nous sauver.

  • Le réalisateur, portrait de Jean Samouillan

    huile sur toile, 115×90, Coll. Particulière

    La commande est un exercice périlleux puisqu’il faut plaire au commanditaire tout en continuant son chemin de peintre. Le portrait, évidemment, pose la question de la ressemblance. Un mot qui fait peur depuis que la photographie existe. L’hyper-réalisme qui talonne la photo fait généralement des tableaux morts. La ressemblance sans la vie n’est rien. J’espère en avoir saisi. Pépita, la chienne, nous regarde d’un oeil, regard que la photo du tableau ne parvient pas à saisir.

  • La culotte rose

    huile sur toile, 115×90 cm Prix3500€ + envoi

    Ici, évidemment, je cherchais un espace intérieur. Ce qui impliqua une composition et une lumière. Six sources lumineuses modèlent cet espace. La complexité de la composition implique à la fois l’illusion perspective, le jeu des lignes dont les mouvements s’autorisent et la dynamique des couleurs. Le fauteuil rouge est entré tout de suite, comme le gilet bleu. La culotte rose, en plein centre du tableau et son titre, donnent l’intention spirituelle. Que l’esprit soit dans la culotte, ce n’est jamais certain mais c’est un risque à prendre pour voir l’intimité. L’escalier l’emporte en spirale jusqu’à la bibliothèque que l’on devine en haut. L’universel n’est pas exclu.

  • La Farandole

    huile sur toile, 90×115 cm Prix2000€ + envoi

    Initialement, le titre de ce tableau se complétait de cette injonction entre parenthèses: « Ne touchez pas aux enfants! ». La perspective d’injecter aux enfants un vaccin génique dont ils n’avaient nullement besoin, au risque d’induire des effets secondaires encore inconnus, me révoltait. Comment pouvait-on jouer ainsi avec l’avenir des enfants? Leurs jeux sont plus enchanteurs même si le ciel annonce de tempétueux lendemains. Le ciel mit deux jours à apparaître sur la toile. Je ne peux dire si le relief de pâture de haute montagne entraîne leur farandole vers un refuge ou vers le gouffre. Mais l’éclat de rire de cette gamine, heureusement, s’en moque.

  • Résurrection

    huile sur toile, 115×90 cm Prix2500€ + envoi

    J’étais parti sur un « Picasso furieux », en pied, brandissant une chaise qu’il allait peut-être lancer sur nous. J’ai commencé par son visage, directement, je ne voulais pas faire de dessin. Il m’a regardé, il ne voulait pas jeter la chaise. Il voulait dire quelque chose plutôt, mais pour cela il fallait qu’il revienne dans notre monde. Pour quoi faire? Sans doute pour faire de l’or avec de la boue comme le font tous les peintres qui prennent leur travail au sérieux. Cette boue qui parle dans notre sang. Un pinceau de sang, pas un bain. Au fond, c’est la paix qu’il veut encore, le Vieux : un peintre, un modèle, un lit… Basta.

  • Narciss

    Narciss

    huile sur toile, 100×100 cm

    On entendait parler du cosmonaute français Thomas Pesquet en stage à l’International Space Station. Tel un héros de Walt Disney il communiquait régulièrement depuis son perchoir céleste dans les smartphones de la volière en bas, sur ses émotions, la belle bleue qu’il faut protéger et la science qui nous soulage. Je me suis demandé s’il se voyait lui-même là-haut. Ne risquait-il pas de voir la Méduse? Narcisse poursuivant son image jusqu’au fond de la nuit universelle? Ça suffit largement pour justifier ce tableau.

  • Anik et Gilbert

    huile sur toile, 115×90 cm. Coll. particulière

    Quand mes parents ont découvert ce tableau, ils ont éclaté de rire en disant que je leur faisais un enterrement de première classe! Il est vrai que leur échange de regards, ici, comme hors du monde dans cet espace indélimité, était ce qu’il me fallait parvenir à peindre. Je les ai fait poser, j’ai fait des photos dans le patio d’une bergerie des Corbières mais la beauté de la pierre et le chant des cigales n’était pas mon propos. C’était une histoire d’amour qui était en jeu. Les contingences s’effacent.

  • Parmi les pierres

    huile sur toile, 100×100 cm Prix2500€ + envoi

    Ce tableau est né en deux temps après trois journées magnifiques à marcher dans la montagne au-dessus de Vielha (Pyrénées espagnoles). Le contraste du corps et de la pierre découpé par le soleil, la pose sculpturale, les falaises et l’immensité bleue composent un cliché paradisiaque dont la belle femme aveuglée grimace. Des lunettes de soleil seraient inacceptables.

    Prix2500€ + envoi

  • La fête clandestine

    huile sur toile, 80 x 116 cm.  Coll. particulière

    Bravant des interdits sanitaires contestables et contestés, durant la pandémie du covid, la projection d’un excellent film de Jean Samouillan relatant le périple des chèvres en estive et l’auto-organisation d’une communauté de bergers, fut l’occasion d’une fête d’une rare élégance. Les chemins de montagne permettaient de fuir en cas d’assaut de la maréchaussée. La lumière était rose et l’on mangeait le chevreau avec du vin jeune. Cela, à mon sens, méritait le tableau. Il est aujourd’hui chez un maître de Qi Gong.

  • série Les maniaques 

    huile sur toile, neuf fois 61 x 50 cm.  Prix60000€ + envoi

    work in progress 

    Au départ, il devait y en avoir douze. Les trois autres viendront peut-être si la série n’est pas partie avant. Chaque portrait est indépendant mais ne peut être ôté de la série qui se présente à l’exposition comme un mur d’écrans. On y reconnaît aisément quelques-uns des milliardaires qui dominent le néo-féodalisme transhumaniste d’aujourd’hui. Tant que la communauté humaine n’aura pas radicalement remplacé la valeur dominante de l’argent, la série restera en cours.

  • Totem 

    huile sur toile, 116 x 89 cm.  Prix2000€ + envoi

    nous les indiens

    Entre horizontale et verticale il y a une femme nue qui lit. J’ai peint ce tableau entièrement avec une brosse large de trois centimètres. Les ombres des volumes viennent de grandes touches exactes. Cela exige un geste à la fois extrêmement libre et précis, traversé par l’intention. Quand il est raté, on l’essuie et l’on recommence. C’était la technique du peintre Carlos Pradal. Je l’ai apprise en le regardant quand j’avais vingt ans.

  • Les copines

    huile sur toile, 100 x 100 cm. Coll. particulière

     l’heure du pic-nic 

    Ça se passe très certainement dans le Nord de l’Europe. Elles se promènent comme ça aux beaux jours lorsqu’elles reviennent d’une baignade dans le lac. J’ai essayé de peindre cette insolence de la beauté.

  • Peinture avec essuie-glace pour mauvais jour

    huile sur toile, 100×100. Coll particulière

    Le cliché on peut en partir mais il ne faut pas y arriver, disait en substance Alfred Hitchcock. Je le frôle ici. L’essuie-glace m’a sauvé: je peux le voir. Certaines images sont trop belles pour être vraies. Il y a toujours un défaut majeur dans le rêve sinon on se réveille. Aussi ce tableau peut sembler terriblement truqué comme lorsqu’on court sans espoir derrière le tram et que pour en finir on est dedans. C’est du rêve à deux balles mais l’écume de la vague qui glisse sur le sable et le corps doré d’une belle femme, ça me plait. Ça a plu aussi à la femme d’un ami qui l’a voulu pour décorer sa nouvelle maison. Son mari, jaloux, veut un tableau de dîneurs. Ça pourrait bien arriver…

  • La Pointe Saint-Eustache

    huile sur toile, 100×150 cm Prix4000€ + envoi

    C’est l’un de mes plus beaux tableaux. Un jour d’hivers je passai au pied de l’eglise Saint-Eustache à Paris dans le quartier des Halles. A l’arrière de l’église se trouve une petite porte qui ouvre sur une salle de taille respectable dans laquelle une association, catholique je suppose, distribue du café chaud aux Sans Domicile Fixe comme on dit. Il y a une petite fenêtre à barreaux sur le côté qui peine à éclairer la salle ne serait-ce que d’un halo. J’ai regardé par la fenêtre et j’ai vu ça. Les personnages sont venus tout seuls et leur histoire n’est pas prête d’être réglée.

  • Le Couronnement

    huile sur toile, 100 x 80 cm.  Prix2000€ + envoi

    corona

    Pour un couronnement c’est le couronnement! Masqué par l’autorité de l’Elysée. L’Elysée de Paris, pas celui des Grecs car ici les morts ne se reposent pas. On les somme de répondre à la télévision. Ils parlent, ils parlent par la bouche des experts à faire parler les morts. Tout le monde a peur. Le tableau accroché au mur derrière les deux figures s’appelle Paris. C’est une fleur de pigeons. Je l’ai vendue à l’exposition de la galerie Babel. Les deux figures forment un couple dans la vie comme dans les contes. Le conte pandémique qui les masque est susceptible de leur ficher le blues. Pourtant il y a de l’air et il fait soleil dehors. Heureusement un scarabée est entré qui, comme chacun sait, est un symbole égyptien. J’ai peint ce tableau avec une rapidité de bon aloi qui affirme les touches et en fait naître les formes.

  • Prix3500€ + envoi

    Le déjeuner sur l’herbe

    huile sur toile, 100×150 cm, coll. particulière Prix3500€ + envoi

    Mon admiration pour l’oeuvre de Manet ne fait aucun doute. Comme lui, je crois qu’une des dimensions majeures de la peinture nous est révélée par Velasquez. On sait le goût de Manet pour une certaine provocation. A ce jeu je lui rend humblement hommage avec ce déjeuner sur l’herbe où ce sont les hommes qui sont nus et une femme qui regarde. D’où le sous-titre. Peindre la lumière et les reflets de la rivière fut un grand plaisir. La photo du tableau est mauvaise, la couleur est voilée à droite, je la referai c’est promis.

    J’ai peint cette toile en mémoire de ces moments d’épuisement et de plaisir que nous connûmes, mon neveu que j’avais embauché, un ancien étudiant devenu un ami venu nous aider et moi, lorsque nous construisions un étage de plus à ma maison, en plein mois d’août sous un soleil de plomb. Vers midi, quand la chaleur devenait impossible, brûlants, sales et en sueur, nous nous jetions tout nu dans l’eau fraîche du Volp, le torrent que domine ma maison. La lumière était si belle que j’ai fait une photo pour marquer la scène. Deux ans plus tard est né ce tableau. Un format assez imposant permet d’entrer aisément dans le sous-bois. J’ai peins sous les arbres en train de venir à la pointe du pinceau ou de la gouge de la brosse. J’étais dedans. Je retrouvais la scène avec sa fraîcheur tiède d’eau ombrée, sa volupté tranquille d’y être nus, sa convivialité d’Eden. Et j’ai ajouté le regard de ma compagne par l’incarnation picturale soudaine de ses jambes. A-t-elle pris la photo? Non. Et pourtant elle regarde.

  • Fleur bleue 

    huile sur toile, 40 x 40 cm. Coll. particulière

    love is a drug 

    La scène s’est déroulée un après-midi dans une chambre de la Côte de Nuits. La pose était académique, un moineau en témoigne. Dans les plis des draps il y avait la mer, les nuages, les cascades et au milieu une fée blanche comme un signe cabalistique. C’était la beauté. A sa marge, il y a un ruban de nuit.

  • Le Grand Débat

    huile sur toile, 195 x 114 cm. Coll. particulière

     no comment

    Je ne commenterai pas le sous-titre de ce tableau. Question ressemblance, je suis fidèle à une photo du reporter Mathias Zwick, parue dans le journal catho La Croix durant l’épisode des Gilets Jaunes. Le contraste des matières entre la peau fébrile des chevaux, le métal du fourgon, les reflets des casques et ceux de l’incendie sur la chaussée mouillée ; la composition en éventail descendant à partir de l’oeil souligné de mascarat de la cavalière centrale ; l’incongruité du masque jaune sortant du fond en bas à gauche comme un tampon ou s’incrustant comme une projection ; tout cela demandait une précision millimétrée du geste. Pas de l’application mais de l’adresse. Le vivant en peinture ne s’approche qu’avec adresse. Ici, c’est comme pour une arme : il faut la visée et le doigté.

  • On verra demain

    huile sur toile, 100 x 100 cm. Prix2500€ + envoi

     le pain des autres 

    Ce tableau vient du regard central, celui de l’adolescent. Un regard mêlé de méfiance de reproche et d’expectative. Ce regard m’a saisi à travers une photo de reportage publiée par le journal catho La Croix. Ce violet et ce jaune ont la couleur du regard, c’est rare. La grenade est entrée peut-être aussi par un jeu de mot mais elle pose une question colorée qui rend possible que tout ne soit pas joué.

  • Je suis Joconde

    huile sur toile, 50 x 100 cm. Coll particulière

    Lorsque par arrêté préfectoral nous fûmes confus, confis et confinés en réponse experte à un virus, j’ai décidé de commencer un tableau qui allait me prendre du temps. Le voyage autour de ma chambre, je le fais au pinceau. Ne pouvant peindre la Joconde puisque Léonard de Vinci l’a déjà fait, il me restait à peindre ce qu’elle voit. Je me suis glissé dans la peau du fameux sourire (lequel ne manque pas d’un brin d’ironie sceptique) et j’ai regardé. Voilà ce que j’ai vu. La véritable difficulté fut de peindre Les Noces de Cana. Paul Véronèse avait dû lui aussi subir un confinement car il a mis dans ces Noces autant de monde que devant la Joconde. Tous ces petits bonshommes qui regardent, qui se penchent ou qui grimpent aux rideaux, Paul s’était bien amusé. Il paraît qu’il avait fait mettre dans le contrat de commande du tableau qu’il y aurait un maximum de « figures ». Il m’a fallu des pinceaux à trois poils pour aller chercher des expressions si loin dans des chiures de mouches! C’était rigolo. Au final ce tableau, tout en largeur comme un panoramique, appartient à des amis qui ont craqué pour vivre avec.

  • Vanité 

    huile sur toile, 195 x 114 cm.  Prix4000€ + envoi

    La Vanité comme genre pictural est apparue au début du XVII ème siècle, particulièrement en pays protestant. L’individu méditant, les objets « symboliques » du savoir et de l’étude, le sablier et le contraste énigmatique du crâne alimentent la mise scène de la présence de la mort dans la conscience. Sauf le crâne, tout est dans l’ordinateur aujourd’hui. Nous lui donnons tout et nous restons tout nu comme des cons dans la nuit. Derrière, on aperçoit mon village, la ruine du couvent que l’on vient d’inscrire au Monuments historiques. Heureusement, comme un antidote, il y a, négligemment abandonnés sur le plancher, un bustier et une culotte de la Princesse Tam Tam qui brodent sur cette situation.

  • dans le monde des images

    Skyping veduta

    huile sur toile, 50×70 cm Prix1500€ + envoi

    dans le monde des images

    La veduta est cette fenêtre ouverte sur le monde, en arrière plan, dans les tableaux de la Renaissance italienne. Skype est un logiciel de communication audiovisuelle par internet. Il s’agît bien de monde et d’écran. La femme qui montre son corps à l’écran est l’interlocutrice. Le partenaire de l’échange médiatique est le peintre que l’on aperçoit en train de peindre ce tableau dans le mini écran de contrôle en haut à droite. L’écran de contrôle nous indique donc, si c’est le peintre qui communique avec ce superbe tronc de femme, que l’ensemble du tableau est l’écran que voit le peintre qui regarde cette femme devant sa fenêtre ouverte sur les toits de Paris. Or sur l’écran de contrôle, le tableau n’est pas fini, on le voit très bien. Le peintre est un menteur. La figuration, un alibi pour montrer le corps d’une belle femme nue. D’ailleurs, par la fenêtre, on voit aussi très bien un voisin qui sonne de sa trompette pour que la femme se retourne! Mais nous l’avons saisie avant.

  • Fashion week

    huile sur toile, 114 x 195 cm Prix4000€ + envoi

    Lorsque j’ai vu cette vitrine de magasin de vêtements désaffecté dans une galerie commerciale de Limoges, j’ai vu ce tableau. Il fallait un grand format pour ce carnage sans chair. La composition fut un régal de formes, de reflets, d’éclats et de perspectives. La scène frise l’abstraction pure. Mais le veilleur de nuit qui allume sa cigarette au fond fait vivre le silence qui suit le découpage des corps durant la semaine du brouhaha de la mode vestimentaire. Je ne sais pas pourquoi ce tableau m’a fait penser à Francis Picabia.

  • Le confiné 

    huile sur toile, 70 x 50 cm. 

    auto-portrait 

    L’autoportrait est un genre à part entière. Car si la peinture peut mystifier c’est bien là. Qui est le peintre? Celui qui pose ou celui qui peint? La question se pose un jour d’hiver où le temps n’est pas à sortir. La lumière dramatise une espèce d’ennui. Le moulin à vent portatif est l’accessoire de tous les aventuriers depuis que Dulcinée existe. En fond, il y a une partie du tableau « La pointe Saint-Eustache » cette salle qui accueille des SDF qui eux n’ont même pas une maison pour s’enfermer.

  • Paris 

    huile sur toile, 100 x 100 cm. Coll. particulière

    à Carlos Pradal 

    Je traversais le jardin du Palais Royal à Paris à l’instant où une meute de pigeons se battait pour un reste de sandwich abandonné dans une de ces poubelles de parc en corolle métallique tendue d’un sac plastique transparent anti-attentat. Quelque chose comme une fleur de pigeons gris-bleu. Le sol soigneusement ratissé renvoyait la lumière: peu ou pas d’ombre mais des volatiles découpés, chacun pour soi, pour prendre sa part du gâteau. Peu de couleur, tout en valeur. Ce qui est assez parisien, pour reprendre une expression de Vian. En bas à droite, sur le sol, on distingue une craie de billard. Une de ces craies bleues qui servent à apprêter les pointes de canne. Un regard plus scrutateur aperçoit une pointe de rouge et une pointe de jaune au fond de la poubelle : cela pourrait bien être des boules de billard. C’est pourquoi ce tableau salue mon défunt ami le peintre Carlos Pradal. Il fonctionnait par séries. Il a peint une série de pigeons et une autre de joueurs de billards. Et cette petite craie bleue, comme il me l’avait enseigné, vient équilibrer le tableau.

  • Au dessus de Quillan

    huile sur toile, 50 x 70 cm. Coll. particulière

    Le matin tôt, en moto dans la fraîcheur d’été. Au sortir d’un virage, une mer de nuage et le village de Quillan qui émerge des vapeurs. Technique impressionniste pour une sensation de motard.

  • Baigneuse

    huile sur toile, 100 x 100 cm. Prix2500€ + envoi

    l’étoile de mer

    Je crois en la beauté. Cela peut sembler ringard depuis que l’Art a laissé la beauté à la Mode, mais je m’en moque. La beauté c’est la gloire, ce qui brille sans raison. J’ai peint une femme au bain de mer. Cette belle femme que je vois en beauté. Mais je la vois double: une partie dessinée par le soleil, une partie peinte par la diffraction de la mer. La première demandait le pinceau au plus près de la ligne, la seconde la brosse, assez large, pour entrer dans le courant. La lumière est toute en éclats.

    C’est un thème académique que la femme nue. Mais les académiciens n’ont pas le monopole du légendaire beau sexe! Et puis ça fait longtemps que l’académie n’existe plus…

  • Lolita

    huile sur toile, 100 x 80 cm, coll. particulière Prix2000€ + envoi

    aperçue 

    Je l’ai aperçue dans le TGV Toulouse-Paris. J’ai appris par la suite que sa tenue était celle des « Lolitas » des mangas. D’ailleurs lorsqu’elle était exposée à Paris, les jeunes japonais s’arrêtaient pour la prendre en photo. Pour rendre l’atmosphère plastifiée et conditionnée du train, il était nécessaire de suivre le design à la lettre en travaillant par touches fines et à-plats. Dans le reflet de la fenêtre, on devine son Nabokov qui l’observe. Rappelons que l’écrivain russe, contrairement à la méprise trop fréquente, n’a jamais fait l’éloge de cette condition.

  • Odalisque 3.0

    huile sur toile, 100×150 cm Prix3000€ + envoi

    Lorsque j’ai emmenée pour la première fois ma compagne se dorer nue sur cette plage encore « sauvage » car recouverte par la mer en hiver et donc fréquentée par des adeptes de la tranquillité, elle se retournait parfois pour s’assurer que personne ne nous regardait. Son corps et son mouvement de torsion me fit penser à la Grande Odalisque. Comme elle, elle se tordait pour voir. Ingres lui cache les fesses car c’est elle qui regarde. Ici ce n’est pas elle, mais un drone de la gendarmerie qui observe: le 3.0 est l’âge du numérique où rien ne doit échapper au regard des machines. Cet oeil, est-il contrôleur ou voyeur? Espion ou libertin? La répression du désir et sa sublimation sont des questions de société. La beauté répond ailleurs, en s’offrant au regard. Pas plus, pas moins. Flics et importuns s’abstenir. J’aime bien le modelé du sable.

  • Soldat de fortune 

    huile sur toile, 100 x 80 cm.  Prix1500€ + envoi

    le vent des moulins

     

    Pour moi, c’est une blague expressionniste métaphysique.

  • La randonneuse 

    huile sur toile, 60 x 50 cm. Coll. particulière

    au-dessus de Vielha

    Une randonnée en montagne m’a donné deux tableaux. Celui-ci et « Parmi les pierres », un nu de plus grand format. Le challenge, c’était la roche et le plaisir manifeste de la randonneuse.

  • La philosophe

    huile sur toile, 80x100cm Prix2000€ + envoi

    Je l’ai vécu comme une méditation picturale. Tout y est : l’ordre des couleurs de la feuillaison, le mouvement des rails que la végétation envahit, les éclats de pierre dure et coupante, de celle dont on fait des maisons et des tombes. Le passé qui s’enfonce, l’avenir qui éclaire d’une lumière diffuse sans précisément orienter le présent, la philosophe est en arrêt. Elle regarde l’instant, comme une flèche plantée dans le sol. Tout est couleur virevoltante autour d’elle. Un bonheur de touches à poser les unes sur les autres pour voir si des cailloux apparaissent ou des feuilles ou des herbes… et une flamme bleu-nuit et une cascade d’or, allongées à la brosse.

  • Cogito

    huile sur toile, 50 x 60 cm. Coll. particulière

    qui suis-je?

    Cette vache m’a parlé. Elle m’a demandé qui elle était pour me parler. J’ai essayé de lui faire un dessin mais ça a fait une peinture. Comme toujours je me demande comment j’ai pu peindre comme ça à la brosse légère, en deux temps trois mouvements. La technique est assez impressionniste mais la lumière est arrêtée par l’animal. Une vache ça se maçonne, c’est un grand corps lourd mais il fallait lui trouver le regard. Essayez de peindre le regard d’une vache, vous verrez. Il ne faut pas qu’aimer les steaks! Car c’est vivant le bestiau. Et puis elles le font chier, les mouches!…

  • Suzanne et Justine

    huile sur toile, 60 x 92 cm. Coll. particulière

    impression d’hier

    Un souvenir. il y fallait une approche un peu impressionniste. Peu de coups de pinceaux mais la nostalgie aidant, c’est venu comme ça. Je l’ai offert à leur mère.

  • Une nuit à Périgueux 

    huile sur toile, 30 x 30 cm. Coll. particulière

    instantané 

    J’ai toujours un mini appareil photo dans la poche, même quand je suis nu. Dans la chambre d’un gîte à Périgueux où je passais la nuit, j’ai vu une femme attrapant la serviette pour sortir d’une douche à l’italienne. La femme au bain est un sujet « classique ». La douche qui se montre dans une cache de verre, une fantaisie contemporaine. Le contre-jour réfléchi fait exister la scène. La silhouette du photographe, croisant le corps en extension dans le reflet des rideaux, érotise la situation. La peinture vient donner l’irréalité nécessaire pour laisser vaguer le désir. Ce n’est sans doute rien d’autre, le réalisme en peinture.

  • Mikhaïl Bakounine dans l’atelier de Nadar 

    huile sur toile, 80 x 65 cm. Coll personnelle

    ce camarade vitamine

    Nadar a fait un portrait de Mikhaïl Bakounine dans son atelier où ont défilé tant de personnalités des Arts et Lettres du dix-neuvième siècle. L’auteur de l’excellent texte « Dieu et l’Etat », vagabond de la révolution anarchiste, agitateur et activiste, a passé dix ans dans les geôles de la Forteresse Pierre et Paul pour s’en échapper et retourner aussitôt aux quatre coins chauds de l’Europe où quelque chance existait de voir fleurir la révolte, l’auto-organisation du peuple et la liberté qui, ainsi qu’il l’entendait « commence où commence celle des autres ». Cet homme n’avait peur ni de la vie, ni de la mort. J’aime avoir son portrait chez moi.

     

  • Les amants du Pont Cardinet

    huile sur toile, 100 x 50 cm. Prix1500€ + envoi

    Ce tableau aurait pu s’appeler: la vie est un roman. C’est le titre d’un film de Lelouch, mais c’est à Léo Malet que je pensais. Quelque chose de nocturne, plus ou moins licite et soudain, comme toute passion. Peindre la nuit est très plaisant car on peint des fantômes. Par la fenêtre ouverte sur la nuit d’été on distingue à peine un train qui passe dans l’immense tranchée des rails qui conduisent à la gare Saint-Lazare et, au dessus, les immeubles qui montent vers Montmartre. Le couple d’amants enlacés, éclairé comme par le flash d’un flagrant délit, se moque autant de voir que d’être vu.

  • On ira tous au paradis

    huile sur toile, 100 x 100 cm, coll. particulière Prix2500€ + envoi

    les cousins

    David Hockney a su peindre la piscine et cette couleur presque métallique de l’eau. Les petits cousins y chahutant font comme une grosse fleur d’écume et d’éclats. Ce tableau est bruyant j’espère.

  • Le loup des steppes 

    huile sur toile, 30 x 24 cm. Coll. particulière

    Pierre Labille, admirateur de Martial Raysse 

    Pierre Labille est l’ami d’enfance qui a organisé ma première rencontre avec Martial Raysse. En 2014, une rétrospective de ce grand peintre s’était tenue à Beaubourg et j’étais tombé en arrêt devant un tableau monumental intitulé « Les deux poètes ». On voit un fragment de ce tableau en fond. Fasciné, l’idée m’était passée par la tête de faire un film avec Martial Raysse devant ce tableau. Deux ans plus tard, grâce à Pierre, je le rencontrais à une exposition de ses dessins et je lui soumettais sans préambule l’idée. Je savais qu’il n’aimait guère être filmé mais à la surprise de tous il accepta. Le directeur de Beaubourg me donna accès au tableau conservé dans les Réserves et m’accorda sa mise à disposition une journée entière dans un local éclairé par la lumière du jour. C’est là que je tournai un film de 45 minutes qui me réjouit toujours, tant Martial est présent à l’image et d’une autorité précieuse sur son travail et la peinture en général: « Martial Raysse devant les deux poètes ». Plus tard, Pierre m’a offert deux toiles vierges de petit format en me suggérant d’en peindre une pour lui. C’est ce tableau. On y voit Pierre et Martial sur le « plateau » du tournage, devant « Les deux poètes »… Lorsque je le montrai à Martial, il s’exclama: tiens, le loup des steppes! D’où son titre.

  • Signe de vie

    huile sur toile, 100 x 100 cm

    à Werner Herzog

    Deux ans après avoir peint ce tableau, je pense qu’il n’est pas fini. Néanmoins je l’expose car je ne le crois pas raté.

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    Les Onze

    huile sur toile, 115 x 195 cm Prix3500€ + envoi

    La Peinture d’Histoire fut longtemps considérée comme le genre le plus noble de la peinture. Dans son roman, Pierre Michon évoque la vie du peintre qui a réalisé l’immense tableau exposé dans l’ultime salle du Louvre derrière une vitre blindée. Ce tableau représente les onze membres du Comité de Salut Public peu avant le 9 thermidor qui sonne la fin du « règne » de Robespierre. Qui a commandité ce tableau? Dans quel dessein? Michon évoque tour à tour le peintre et ces onze personnages, littérateurs ratés pour la plupart, pris dans la folie de l’histoire comme le lecteur dans ce roman. Ce sont des marionnettes, les marionnettes de la Terreur… J’ai voulu peindre ce tableau qui n’existe pas. Le décor qui n’est pas décrit dans le livre restait à trouver. Je l’ai trouvé dans le film « Danton » de Wajda qui a su mettre en scène de façon magistrale le caractère provisoire et improvisé de ce moment historique. A partir de gravures ou de tableaux de l’époque, j’ai tenté de donner à ces marionnettes leurs visages et l’expression qui correspondait à l’image que chacun se faisait de lui-même et de son rôle dans la grande mascarade révolutionnaire. Ce tableau aurait sa place dans une mairie ou un ministère.

  • Matin

    huile sur toile, 30 x 30 cm. Coll. particulière

    19, ressenti 26

    Comme son nom l’indique c’est un matin. Il y avait du soleil qui séchait la rosée et un homme nu dans ma chambre. Je l’ai croqué. Tout est dans la lumière du matin. Il fallait la faire entrer dans un tout petit format carré. C’est fait.

  • Parmi les fleurs 

    huile sur toile, 100 x 80 cm.  Prix2500€ + envoi

    l’instant d’après la pose

    Pour moi, la peinture figurative, à la différence de la figuration photographique, présente toujours l’instant d’après. La pose du modèle n’y est pas arrêtée et fixée par le cliché ou alors la peinture est ratée, mais plutôt en suspens dans le temps. Certaines photos parviennent, rares mais c’est là qu’elles touchent l’art, à saisir non un passé mais quelque chose d’avenir. Devant une belle peinture j’ai l’impression que l’événement qui a lieu est imminent.

  • Lucie pose 

    huile sur toile, 100 x 80 cm.  Prix2000€ + envoi

    sur internet 

    Lucie a manifestement posé. Mais pas pour moi. Pour un ou une photographe sans doute – je n’ai pas trouvé l’auteur(e) -, car la lumière qui l’éclaire ressemble fort à celle d’un flash. Elle découpe le volume et fait briller la peau. D’ailleurs, si l’on s’approche du tableau, on distingue dans le reflet de l’objectif de l’appareil photo posé sur la commode, le dispositif d’éclairage, les parapluies et la personne qui shoote! Dans cette chambre d’hôtel qui me rappelle celles de l’hôtel Sevilla à la Havane, Lucie m’a montré ce corps monstrueux et splendide qui donne la vie.

  • Perspective 

    huile sur toile, 100 x 80 cm.  Prix2000€ + envoi

    et vice versa 

    Ce tableau a fait l’affiche de ma première exposition. Plongée et contre-plongée y sont associées. Que voit-elle? Cet homme nu que montre le cadre? La personne qui regarde le tableau? Une telle intimité tranquille d’une femme nue qui se brosse les cheveux et ce regard qui semble dire: tu me regardes encore, ou: tu n’as pas fini de faire le malin!… C’est comme on veut, une affaire de perspective.

  • La Parisienne 

    huile sur toile, 70 x 50 cm. Coll. particulière

    c’est la faute à Voltaire

    Comme une apparition. Une silhouette diaphane que son manteau trop grand et pesant retient de s’envoler. Une pose de paparazzi et un contraste risqué entre la matérialité de la rue et l’évanescence du visage, la couleur massive des choses et les transparences de la chair, incitent à ressentir la nudité du corps.

  • La Cariatide du Volp

    huile sur toile, 100×50 cm Prix1500€ + envoi

    C’est la Parisienne, nue dans le jardin. Comme la Parisienne, le corps est quasi transparent (la photo le rend mal), comme un reflet de chair dans le jardin plombé de soleil. Dans l’herbe, à ses pieds, le livre « Critique de la Raison Pure » d’Emmanuel Kant accuse le phénomène.

    Chaque tableau définit son point de mire, la distance a priori à laquelle il se donne le plus complètement à voir. Celui-ci se savoure en s’approchant à un mètre.

  • Au dessus des Gollardes

    huile sur toile, 80 x 100 cm. Coll. particulière

    feu Henry-Frédéric Roch, co-propriétaire de la Romanée-Conti, créateur du Domaine Prieuré-Roch.

    Faire le portrait d’un ami défunt n’est pas facile. Surtout quand son souvenir trop jeune n’a pas encore trouvé sa place parmi nos pénates. Une pâleur de mort rôdait dans ce tableau. Je l’ai retouché trois ans après. La vie a repris le dessus. C’est elle qui alimente notre souvenir.

  • La cabriole des Coussoules 

    huile sur toile, 80 x 65 cm.

    baigneuse à sensations… 

    Après une trentaine d’année de digression professionnelle: mon premier tableau. Une joie folle de peindre à nouveau. L’étonnement intense de constater que je le pouvais, sans inhibition d’aucune sorte, pour re-voir. Non que je n’aie vu pendant ces années mais j’avais vu à travers les mots et des poèmes comme « Sept octaves et demi » ou les centaines des séries que sont « Volp » ou « Basilic »… Voir avec l’oeil et la main relève d’un autre métier. La photo n’était plus concurrente mais alliée. L’esprit, plus libre peut-être dans la confrontation au hasard de la matière picturale à travers la touche. Car la peinture exige de toucher pour voir, avec le pinceau ou la brosse, et de la matière visqueuse chargée de pigments. La femme entrant dans l’eau, froide aux fesses, d’une plage de la méditerranée, je l’ai vue d’abord. La puissance du soleil et les remous brillants de l’eau sur ses hanches sculptent son buste comme une statue. Et le bruit du vent est entré sur la toile par le glissement claquant d’un véliplanchiste effectuant un salto.

Au bord du Volp

Mon jardin est au bord du Volp. Rivière ou torrent, selon l’humeur et les précipitations, presque ruisseau au plus chaud de l’été, le Volp a néanmoins creusé sa vallée. Mon jardin longe sa rive gauche et entre deux prunus j’allonge parfois un hamac. Le ciel est dans l’eau, la berge aussi. Les poissons, cabots et sofies, glisssant incognito sous les reflets, font des ronds en gobant des éphémères : voilà ce que je vois.