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Le déjeuner sur l’herbe
huile sur toile, 100×150 cm, coll. particulière Prix3500€ + envoi
Mon admiration pour l’oeuvre de Manet ne fait aucun doute. Comme lui, je crois qu’une des dimensions majeures de la peinture nous est révélée par Velasquez. On sait le goût de Manet pour une certaine provocation. A ce jeu je lui rend humblement hommage avec ce déjeuner sur l’herbe où ce sont les hommes qui sont nus et une femme qui regarde. D’où le sous-titre. Peindre la lumière et les reflets de la rivière fut un grand plaisir. La photo du tableau est mauvaise, la couleur est voilée à droite, je la referai c’est promis.
J’ai peint cette toile en mémoire de ces moments d’épuisement et de plaisir que nous connûmes, mon neveu que j’avais embauché, un ancien étudiant devenu un ami venu nous aider et moi, lorsque nous construisions un étage de plus à ma maison, en plein mois d’août sous un soleil de plomb. Vers midi, quand la chaleur devenait impossible, brûlants, sales et en sueur, nous nous jetions tout nu dans l’eau fraîche du Volp, le torrent que domine ma maison. La lumière était si belle que j’ai fait une photo pour marquer la scène. Deux ans plus tard est né ce tableau. Un format assez imposant permet d’entrer aisément dans le sous-bois. J’ai peins sous les arbres en train de venir à la pointe du pinceau ou de la gouge de la brosse. J’étais dedans. Je retrouvais la scène avec sa fraîcheur tiède d’eau ombrée, sa volupté tranquille d’y être nus, sa convivialité d’Eden. Et j’ai ajouté le regard de ma compagne par l’incarnation picturale soudaine de ses jambes. A-t-elle pris la photo? Non. Et pourtant elle regarde.