
Sonate
huile sur toile, 100x100cm
Si la sonate, avant de devenir une forme musicale déterminée et donc plus ou moins codée et traditionnelle, fut avant tout à l’origine une musique sans la voix, ce n’est pas tant qu’elle supprimait la voix (du chant) mais peut-être plutôt qu’elle devenait voix elle-même en intégrant la modulation propre à celle-ci pour devenir pure musique hors de toute détermination externe ou langagière. Dans son cours sur la peinture, Gilles Deleuze en vint à définir l’opération de création picturale comme modulation, faisant du motif non pas le référent d’une imitation mais l’émetteur (pour le peintre) d’un espace-signal que l’oeil et la main vont moduler pour produire une ressemblance par des moyens qui ne ressemblent pas, une ressemblance qui échappe à l’imitation: la ressemblance de la présence. La forêt n’a pas de forme, mise en forme elle disparaît, elle est pour moi un espace tactile-optique englobant dont la présence, si le tableau est réussi, relève d’une Energétique. Et si l’on n’y comprend rien, cela n’a aucune importance car il n’y a rien à comprendre : il faut juste, comme disait Paul Claudel, que l’œil écoute.










































































































































































































