Fausse piste

Fausse piste

Ces hommes qui ambitionnent d’aller sur Mars devraient faire un tour en forêt. Ils y découvriraient qu’ils sont déjà des Martiens. Qu’ils ne connaissent pas la Terre qu’ils méprisent. Ils ne la voient plus. Ils s’impatientent de fuir la vie dans l’illusion technologique d’un monde réduit de force à des effets de code. Un monde sans odeur, sans saveur autres que celles des sécrétions de l’humain et du formol de ses machines. La forêt, elle, est incodable, secrète, elle sent la vie et la mort, ce qui s’appelle l’humus. Les Martiens ont oublié ses chemins de champignons qui, comme le disait Martin Heidegger, ne mènent nulle part.