Je suis Joconde
huile sur toile, 50 x 100 cm. Coll particulière
Lorsque par arrêté préfectoral nous fûmes confus, confis et confinés en réponse experte à un virus, j’ai décidé de commencer un tableau qui allait me prendre du temps. Le voyage autour de ma chambre, je le fais au pinceau. Ne pouvant peindre la Joconde puisque Léonard de Vinci l’a déjà fait, il me restait à peindre ce qu’elle voit. Je me suis glissé dans la peau du fameux sourire (lequel ne manque pas d’un brin d’ironie sceptique) et j’ai regardé. Voilà ce que j’ai vu. La véritable difficulté fut de peindre Les Noces de Cana. Paul Véronèse avait dû lui aussi subir un confinement car il a mis dans ces Noces autant de monde que devant la Joconde. Tous ces petits bonshommes qui regardent, qui se penchent ou qui grimpent aux rideaux, Paul s’était bien amusé. Il paraît qu’il avait fait mettre dans le contrat de commande du tableau qu’il y aurait un maximum de « figures ». Il m’a fallu des pinceaux à trois poils pour aller chercher des expressions si loin dans des chiures de mouches! C’était rigolo. Au final ce tableau, tout en largeur comme un panoramique, appartient à des amis qui ont craqué pour vivre avec.