La surprenante, portrait de Justine B.
huile sur toile, 100x100cm Coll. particulière
Peindre le portrait d’une personne très proche est ce qu’il y a de plus inquiétant, de plus difficile et de plus émouvant. Car l’enjeu de ressemblance est à son comble. Non pas la ressemblance du selfie, évidemment, qui n’est qu’une ressemblance mécanique et statistique (d’autant que la plupart des appareils à selfie produisent une image à partir de plusieurs prises de vue en « corrigeant » les formes selon un standard programmé), non, la vraie ressemblance, celle qui implique le regard, et pour le peintre, de façon manifeste, le regard et le corps (le geste de la main). J’aime le portrait en « plan américain » (comme on dit au cinéma) car le corps du sujet aussi est impliqué, la stature de la personne désignant autant, et parfois plus encore, que les traits. Car pour moi, la présence est le secret de toute ressemblance.