La vigneronne, portrait de Chrystelle R.
huile sur toile , 100×100 cm Prix2000€ + envoi
Louis Dumont, dans ses « Essais sur l’individualisme », montre comment l’individu occidental moderne résulte d’un processus historique initié par le renoncement au monde des premiers chrétiens, la « liberté » fondatrice de l’individu s’affirmant dans le refus de la vie mondaine. A travers les siècles et la création de l’Eglise « universelle » puis son rejet par la Réforme, l’individu s’implique de plus en plus dans le monde jusqu’à, avec Calvin, n’avoir plus, dans la prédestination et l’incertitude de la grâce, que ce monde pour y imposer le Royaume de Dieu par sa volonté et son action. Ce processus débouche inéluctablement sur l’artificialisation du monde puisque la nature, le droit naturel et toute autre instance dépassant l’humain tendent à disparaître au profit du projet d’information et par suite de machinisation de la réalité (cf le projet transhumaniste). Le paradoxe est que l’individu, au nom de sa santé et de son bonheur, se retrouve assujetti à la machine, peu à peu dépossédé de sa liberté et donc en instance de disparition. Voilà mes lectures tandis que je peignais le portrait de cette jeune femme, de celles et ceux qui aujourd’hui résistent aux sirènes de la domination de la nature pour l’écouter.