Le penseur

Dans la nuit glacée du Sahara Occidental, descendant du peuple des « hommes libres » ( Amazigh) pour qui le mot de frontière n’a pas de sens, devenu guide pour touristes d’Europe et d’ailleurs en mal d’émotions désertiques, ce penseur, après avoir servi le thé à la menthe à ses clients, s’abandonne à la contemplation du feu. On est loin du penseur héroïque (un peu constipé?) de Rodin… Mais peut-être serait-il temps d’en finir avec les héros, même de la pensée? La pensée est une revanche de pauvre disait Jacques Rigaux et il visait la tête avec les gants de boxe d’Arthur Cravan… Et si penser n’était qu’acquiescer, non pas aux pouvoirs, mais à la beauté incalculable du feu. Héraclite toujours.

Zone humide

C’est une coin de verdure où coule une rivière. Les hérons y paressent ou pêchent le goujon. Des cravates sur pieds y rêvent d’autoroute. Quatre voies de béton contre les écureuils et des casques sans plumes pour chanter la chanson du progrès. Il paraît qu’y a qu’ça de vrai: défoncer le paysage pour arriver plus vite. Où?

Portrait de l’artiste au féminin

Autant je comprends l’intérêt des études de genre (gender studies) qui nous viennent d’Amérique, puisqu’elles nous permettent de repérer les figures de la domination à travers les systèmes et codes socio-culturels, autant je suis imperméable aux théories du genre (et du Queer) et aux crispations d’identité qu’elles promeuvent. Suis-je « cisgenre », L, G, B, T , I ou + (si affinités) ? Ce n’est pas l’identité qui m’importe mais le respect de la personne. Je suis une femme et un homme, comme tout le monde. Jung a dit des choses il me semble, là-dessus…

Les saltimbanques

J’ai vu l’homme invisible à Madrid, à deux pas du Prado, l’autre en video à Londres. Ils se sont rencontrés dans ce tableau, au rythme d’une suite de Bach. Au confluent du réel et de l’imaginaire s’ouvre l’espace figuratif. Tel un saltimbanque, l’artiste travaille la fascination. Un tableau réussi, pour moi, capte le regard en le confrontant à l’improbable d’une présence, irréductible au simple jeu des causes et des effets. Surface et profondeur, la couleur a ce pouvoir de générer la forme à la limite du moi et du monde, là où les humains partagent l’énigme constituante du désir. Winnicott en savait quelque chose… Une petite pièce pour les saltimbanques?

Les lois de l’hospitalité

huile sur toile, 116 x 89 cm

La mer n’est pas seulement une piscine, ni un aquarium, mais aussi un mur et parfois un tombeau. Le jeune homme de Frontex, la police européenne des frontières, ici en opération, n’est peut-être pas tout-à-fait convaincu de la légitimité de son rôle face au regard des enfants. Où un bras d’autorité suffisait, il y met les deux et se fige dans sa pose… Pierre Klossowski parlait de « solécisme gestuel » pour désigner un geste qui signifie une émotion et son contraire: les deux bras tendus ne sont-ils pas aussi ceux qui prennent pour embrasser? « Les lois de l’hospitalité » est le titre d’un triptyque littéraire écrit par celui qui n’était autre que le grand frère du peintre Balthus.

Marcel Duchamp au magasin de fournitures des Beaux-Arts

huile sur toile, 116 x 89 cm

Marcel Duchamp le mentor, le prophète, le référent de l’Art contemporain officiel. Marcel Duchamp le dialecticien, le contrepéteur, l’humoriste mondain, le grand Réalisateur au tribunal du Concept hégelien, l’ironique qui a réduit l’oeuvre d’Art à l’acte performatif de l’Artiste devenu enfin l’ego triomphant distribuant la grâce des ready-made… Au sortir du quinzième siècle, le débat du paragone opposait la peinture et la sculpture, au vingt-et-unième la peinture se voit opposer l’art plastique de la performance et du concept. Mais son avantage, ici exposé, est de donner à voir le processus de la création, ce que l’installation performante dans sa prétention à n’être que ce processus même, occulte. Salut Marcel!

David et Goliath

huile sur toile, 114×146 cm

De retour de Venise où plusieurs visites de l’Accademia m’ont permis de comprendre la valeur du paradigme théâtral dans la figuration renaissante – plus particulièrement devant L’enlèvement du corps de Saint Marc du Tintoret – je me suis appliqué ici à tenter de capter la spécificité de la mise en scène figurative contemporaine. Le fantasme moderne d’une sortie de la représentation n’était sans doute, et n’est encore pour une partie de l’art contemporain, que la manifestation ultime de l’illusion d’un au-delà du monde (de son théâtre, de son film ou de sa série…) que la technoscience d’aujourd’hui a hérité d’un christianisme aplati et moribond. Ici, aujourd’hui, David est une femme qui ne vaincra vraiment qu’en sortant du système de ce Goliath qui prend la testostérone pour un élixir de légitimité.

Le bilboquet

huile sur toile, 100x100cm

La réalité est une question posée par la peinture. Bien au-delà de toute imitation, la figuration picturale est un langage de signes, mais sans dictionnaire. Elle traque le visible à partir de signes reconnus (la ressemblance) pour tenter de conduire le regard vers le signe intraduisible, non répertorié, par lequel le réel apparaît soudain dans sa présence. Ces deux jeunes femmes parlent silencieusement la langue des signes. Elles nous invitent à regarder ce qui ne peut pas se dire: le mystère. Elles doivent être des muses de la peinture!… Merci au peintre visionnaire Martial Raysse de m’avoir, par sa réflexion, confirmé dans mon chemin.

Street dance

huile sur toile, 162 x 114 cm

En découvrant ce tableau, la chanteuse Suzanne Belaubre a fait cette remarque: la dichotomie figuratif/abstrait n’est pas pertinente. Je le crois. L’abstraction des modernes n’est peut-être bien qu’un avatar subjectiviste de la figuration. Toute peinture n’est-elle pas toujours en partie expression de « l’intériorité » du sujet peignant? Car toute composition est abstraite aux points de vue formel et technique, et figurative par sa référence à la réalité du motif ou aux états d’âme du peintre. La danse est un des motifs récurents de la tradition picturale, des bacchanales de la Renaissance jusqu’à la danse de Matisse, en passant par Degas, Toulouse Lautrec, etc.

W.E.F. Davos

huile sur toile, 90×116 cm

« Comment prendre pour « réaliste » un projet de modernisation qui aurait « oublié » depuis deux siècles de prévoir les réactions du globe terraqué aux actions humaines? Comment accepter que soient « objectives » des théories économiques incapables d’intégrer dans leurs calculs la rareté de ressources dont elles avaient pourtant pour but de prévoir l’épuisement? Comment parler d' »efficacité » à propos de systèmes techniques qui n’ont pas su intégrer dans leurs plans de quoi durer plus de quelques décennies? Comment appeler « rationaliste » un idéal de civilisation coupable d’une erreur de prévision si magistrale qu’elle interdit à des parents de céder un monde habité à leurs enfants? » Bruno Latour « Où atterrir? p86

La petite fille et le caillou

huile sur toile, 90×116 cm Prix2500€ + envoi

La terre ne nous appartient pas, nous l’empruntons à nos enfants…

Triptyque de la Science Politique
huile sur toiles 90×116 cm, 116×90 cm, 90x116cm

no comment

Burn out

huile sur toile, 146 x 89 cm Prix3000€ + envoi

Je suis allergique au néo-plasticisme et autre suprématisme… L’association des trois couleurs primaires (couleurs non naturelles, couleurs techniques en fait, qui sont définies « primaires » parce qu’elles permettent la production des autres) produit un choc visuel qui tétanise l’esprit et le corps. Je les ai utilisées pour le tableau « New-Orleans AR » afin d’évoquer des syncopes. Car ce sont des couleurs qui canalisent les flux, couleurs de l’usine par excellence, couleurs de l’ordre abstrait, de la contrainte et de la manipulation de l’énergie. Mondrian, peintre du management ? Hélas on sait aujourd’hui où conduit le management: au burn out. La chair, soudain, refuse de se plier à la circulation des flux (d’informations, de marchandises, d’énergie, de désirs). Il m’a fallu sortir largement de ma « zone de confort », comme on dit en termes techno-psychologiques, pour peindre ce tableau. La laideur, Goya nous a appris à la regarder en face et à tenter de la peindre. J’ai fait ce que j’ai pu.

L’enlèvement d’Europe

huile sur toile, 90×115 cm Prix3000€ + envoi

Les mythes, comme les oracles, s’entendent dans tous les sens. C’est pourquoi ils sont vrais. L’enlèvement d’Europe est un sujet classique de la peinture depuis la Renaissance. Avec l’érotisme malicieux du traitement classique tranche l’éros plus pervers d’aujourd’hui. La confiscation de l’Europe comme la confiscation du désir est une question ouverte que ce tableau promeut.

Le temps des Titans

huile sur toile, 115×90 cm Prix3000€ + envoi

Dans une séquence du film prophétique « Désert rouge » de Michelangelo Antonioni, un enfant (le jeune fils de la protagoniste incarnée par la très belle Monica Vitti) décide soudain de ne plus parler. Durant des jours et des nuits, dans la chambre silencieuse et comme désertée par la vie, au milieu de ses jouets délaissés, seul son robot émet des sons à intervalles réguliers, machine dérisoire au timbre d’hôpital, désormais unique dépositaire des preuves de vie. C’est de cet enfant que vient ce Titan. Car voici (re)venu le temps des Titans. Michelangelo l’avait bien vu. De quel Parnasse nous (re)viendra la mesure? Il nous faudra une sérieuse assemblée de dieux pour les vaincre.

Lost in translation

huile sur toile 115×90 cm Prix3000€ + envoi

C’est le titre d’un joli film de Sofia Coppola sorti en 2003. Il désignait la confusion de deux Américains égarés au Japon. Il conviendrait bien à ce premier quart du 21ème siècle qui se veut le passage dans ce « nouveau monde » où le monde se met au service de la machine, de la circulation infinie et de l’illusoire conquête technologique de l’univers. Montaigne, l’écrivain véridique, écrivait dans ses Essais: « le monde est une branloire pérenne, je ne peins pas l’être je peins le passage ». Il savait bien que la peinture pense. Où est Andromède ?

L’impuissance

huile sur toile, 120×90 cm Prix3000€ + envoi

« Chaque mythe authentique vise la réalité du monde en son tout. (C’est précisément la raison pour laquelle on ne peut le comparer à rien de rationnel, mais seulement le comprendre comme vue synoptique ou révélation archi-phénoménales). Du fait que le mythe saisit toujours la réalité du monde en son tout (et par conséquent l’être par opposition aux choses qui sont), il interpelle du même coup l’être humain lui aussi en son tout, l’être même de l’homme… et l’attitude qui est la sienne dans l’existence. » Walter F Otto

Les tragédiennes

huile sur toile, 100×80 cm, coll. particulière Prix2500€ + envoi

J’ai peint ce tableau à partir d’un fond noir non entièrement sec. L’idée était de chercher la lumière des couleurs dans le noir, ce qui exige de la matière, de la pâte pour vaincre ou animer l’obscur… et de la patte aussi car la touche doit gagner la forme sur le mouvant du noir. C’est une façon de skier en peinture. S’ensuivit une véritable jouissance du contraste mouvant qui tient plus du théâtre que du quotidien. L’art de peupler le noir est un secret d’enfance que ces tragédiennes me paraissent détenir.

La Farandole

huile sur toile, 90×115 cm Prix2000€ + envoi

Initialement, le titre de ce tableau se complétait de cette injonction entre parenthèses: « Ne touchez pas aux enfants! ». La perspective d’injecter aux enfants un vaccin génique dont ils n’avaient nullement besoin, au risque d’induire des effets secondaires encore inconnus, me révoltait. Comment pouvait-on jouer ainsi avec l’avenir des enfants? Leurs jeux sont plus enchanteurs même si le ciel annonce de tempétueux lendemains. Le ciel mit deux jours à apparaître sur la toile. Je ne peux dire si le relief de pâture de haute montagne entraîne leur farandole vers un refuge ou vers le gouffre. Mais l’éclat de rire de cette gamine, heureusement, s’en moque.

Résurrection

huile sur toile, 115×90 cm Prix2500€ + envoi

J’étais parti sur un « Picasso furieux », en pied, brandissant une chaise qu’il allait peut-être lancer sur nous. J’ai commencé par son visage, directement, je ne voulais pas faire de dessin. Il m’a regardé, il ne voulait pas jeter la chaise. Il voulait dire quelque chose plutôt, mais pour cela il fallait qu’il revienne dans notre monde. Pour quoi faire? Sans doute pour faire de l’or avec de la boue comme le font tous les peintres qui prennent leur travail au sérieux. Cette boue qui parle dans notre sang. Un pinceau de sang, pas un bain. Au fond, c’est la paix qu’il veut encore, le Vieux : un peintre, un modèle, un lit… Basta.

Ce fameux magicien 

huile sur toile, 100 x 100 cm. Prix2500€ + envoi

ecce homo

On me demande ce que signifie l’huile sur toile d’un mètre sur un mètre intitulée : «Ce fameux magicien». 

«Ce fameux magicien» est née d’un dialogue entendu entre deux jeunes dont l’un, épaté par une paire de chaussures de sport «collector» vendues 6000 euros, affirmait qu’il les achèterait s’il avait l’argent, assurant qu’il les porterait en faisant très attention évidemment. 

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Narciss

Narciss

huile sur toile, 100×100 cm

On entendait parler du cosmonaute français Thomas Pesquet en stage à l’International Space Station. Tel un héros de Walt Disney il communiquait régulièrement depuis son perchoir céleste dans les smartphones de la volière en bas, sur ses émotions, la belle bleue qu’il faut protéger et la science qui nous soulage. Je me suis demandé s’il se voyait lui-même là-haut. Ne risquait-il pas de voir la Méduse? Narcisse poursuivant son image jusqu’au fond de la nuit universelle? Ça suffit largement pour justifier ce tableau.

série Les maniaques 

huile sur toile, neuf fois 61 x 50 cm.  Prix60000€ + envoi

work in progress 

Au départ, il devait y en avoir douze. Les trois autres viendront peut-être si la série n’est pas partie avant. Chaque portrait est indépendant mais ne peut être ôté de la série qui se présente à l’exposition comme un mur d’écrans. On y reconnaît aisément quelques-uns des milliardaires qui dominent le néo-féodalisme transhumaniste d’aujourd’hui. Tant que la communauté humaine n’aura pas radicalement remplacé la valeur dominante de l’argent, la série restera en cours.

Le Grand Débat

huile sur toile, 195 x 114 cm. Coll. particulière

 no comment

Je ne commenterai pas le sous-titre de ce tableau. Question ressemblance, je suis fidèle à une photo du reporter Mathias Zwick, parue dans le journal catho La Croix durant l’épisode des Gilets Jaunes. Le contraste des matières entre la peau fébrile des chevaux, le métal du fourgon, les reflets des casques et ceux de l’incendie sur la chaussée mouillée ; la composition en éventail descendant à partir de l’oeil souligné de mascarat de la cavalière centrale ; l’incongruité du masque jaune sortant du fond en bas à gauche comme un tampon ou s’incrustant comme une projection ; tout cela demandait une précision millimétrée du geste. Pas de l’application mais de l’adresse. Le vivant en peinture ne s’approche qu’avec adresse. Ici, c’est comme pour une arme : il faut la visée et le doigté.

On verra demain

huile sur toile, 100 x 100 cm. Prix2500€ + envoi

 le pain des autres 

Ce tableau vient du regard central, celui de l’adolescent. Un regard mêlé de méfiance de reproche et d’expectative. Ce regard m’a saisi à travers une photo de reportage publiée par le journal catho La Croix. Ce violet et ce jaune ont la couleur du regard, c’est rare. La grenade est entrée peut-être aussi par un jeu de mot mais elle pose une question colorée qui rend possible que tout ne soit pas joué.

Je suis Joconde

huile sur toile, 50 x 100 cm. Coll particulière

Lorsque par arrêté préfectoral nous fûmes confus, confis et confinés en réponse experte à un virus, j’ai décidé de commencer un tableau qui allait me prendre du temps. Le voyage autour de ma chambre, je le fais au pinceau. Ne pouvant peindre la Joconde puisque Léonard de Vinci l’a déjà fait, il me restait à peindre ce qu’elle voit. Je me suis glissé dans la peau du fameux sourire (lequel ne manque pas d’un brin d’ironie sceptique) et j’ai regardé. Voilà ce que j’ai vu. La véritable difficulté fut de peindre Les Noces de Cana. Paul Véronèse avait dû lui aussi subir un confinement car il a mis dans ces Noces autant de monde que devant la Joconde. Tous ces petits bonshommes qui regardent, qui se penchent ou qui grimpent aux rideaux, Paul s’était bien amusé. Il paraît qu’il avait fait mettre dans le contrat de commande du tableau qu’il y aurait un maximum de « figures ». Il m’a fallu des pinceaux à trois poils pour aller chercher des expressions si loin dans des chiures de mouches! C’était rigolo. Au final ce tableau, tout en largeur comme un panoramique, appartient à des amis qui ont craqué pour vivre avec.

Fashion week

huile sur toile, 114 x 195 cm Prix4000€ + envoi

Lorsque j’ai vu cette vitrine de magasin de vêtements désaffecté dans une galerie commerciale de Limoges, j’ai vu ce tableau. Il fallait un grand format pour ce carnage sans chair. La composition fut un régal de formes, de reflets, d’éclats et de perspectives. La scène frise l’abstraction pure. Mais le veilleur de nuit qui allume sa cigarette au fond fait vivre le silence qui suit le découpage des corps durant la semaine du brouhaha de la mode vestimentaire. Je ne sais pas pourquoi ce tableau m’a fait penser à Francis Picabia.

Soldat de fortune 

huile sur toile, 100 x 80 cm.  Prix1500€ + envoi

le vent des moulins

 

Pour moi, c’est une blague expressionniste métaphysique.

Mikhaïl Bakounine dans l’atelier de Nadar 

huile sur toile, 80 x 65 cm. Coll personnelle

ce camarade vitamine

Nadar a fait un portrait de Mikhaïl Bakounine dans son atelier où ont défilé tant de personnalités des Arts et Lettres du dix-neuvième siècle. L’auteur de l’excellent texte « Dieu et l’Etat », vagabond de la révolution anarchiste, agitateur et activiste, a passé dix ans dans les geôles de la Forteresse Pierre et Paul pour s’en échapper et retourner aussitôt aux quatre coins chauds de l’Europe où quelque chance existait de voir fleurir la révolte, l’auto-organisation du peuple et la liberté qui, ainsi qu’il l’entendait « commence où commence celle des autres ». Cet homme n’avait peur ni de la vie, ni de la mort. J’aime avoir son portrait chez moi.

 

 

Les Onze

huile sur toile, 115 x 195 cm Prix3500€ + envoi

La Peinture d’Histoire fut longtemps considérée comme le genre le plus noble de la peinture. Dans son roman, Pierre Michon évoque la vie du peintre qui a réalisé l’immense tableau exposé dans l’ultime salle du Louvre derrière une vitre blindée. Ce tableau représente les onze membres du Comité de Salut Public peu avant le 9 thermidor qui sonne la fin du « règne » de Robespierre. Qui a commandité ce tableau? Dans quel dessein? Michon évoque tour à tour le peintre et ces onze personnages, littérateurs ratés pour la plupart, pris dans la folie de l’histoire comme le lecteur dans ce roman. Ce sont des marionnettes, les marionnettes de la Terreur… J’ai voulu peindre ce tableau qui n’existe pas. Le décor qui n’est pas décrit dans le livre restait à trouver. Je l’ai trouvé dans le film « Danton » de Wajda qui a su mettre en scène de façon magistrale le caractère provisoire et improvisé de ce moment historique. A partir de gravures ou de tableaux de l’époque, j’ai tenté de donner à ces marionnettes leurs visages et l’expression qui correspondait à l’image que chacun se faisait de lui-même et de son rôle dans la grande mascarade révolutionnaire. Ce tableau aurait sa place dans une mairie ou un ministère.