Disparition
huile sur toile, 100×100 cm
Un tableau est une surface de méditation. Il me semble qu’à la différence du mandala qui supporte et vectorise la méditation par abstraction vers l’unité (l’évidence mentale de la pure présence au delà du désir, le Rien de toutes choses, de toutes significations), le tableau invite à une méditation par concrétisation du divers (la forêt en est un paradigme) vers l’expérience d’une unité purement sensible, indicible, par laquelle présence et absence se fondent en libérant le désir. Un tableau se regarde, se sent, s’écoute, se touche, se goûte. René Daumal, grand lecteur des Upanishad et de la Bhagavad Gita, écrivait dans le Contre-ciel: non est mon nom, non non le nom, non non le non. C’est le mandala. Pour le tableau il faudrait dire: Oui est l’ouïe, oui oui l’ouïe, oui oui le oui. La forêt nous survivra.