Portrait de Claude au QR code
huile sur toile, 100×100 cm, Coll Particulière
L’humanisme est probablement né avec la représentation des traits du visage. La Renaissance a fait du portrait la célébration de l’individu et de cette liberté nouvelle de l’esprit et du corps. Le portrait rassemblait alors autour du visage le plus vivant possible les signes caractéristiques de l’identité du personnage: la qualité de l’habit, les accessoires, objets ou outils, voire quelques animaux comme cette hermine splendide de la Dame de Léonard. Aujourd’hui que nos vêtements sont « casual », et que les signes extérieurs d’originalité sont neutralisés par les effets de mode, notre identité se réduit peu à peu à une formule codée qu’elle soit biologique ou sociale, un immense pas en avant ayant été franchi en matière de codification sociale à la faveur des terreurs épidémiques. Inutile de rappeler que le codage des individus, quelles que soient les bonnes intentions est un acte anti-humaniste.
Le QR code qui signifie code à réponse rapide, a été mis au point par un ingénieur japonais pour pouvoir suivre l’historique et le parcours des marchandises. Avec le fanatisme numérique et la pandémie, il est aujourd’hui appliqué aux êtres humains qui sont désormais « tracés » comme des marchandises. Le smartphone étant le mouchard portatif obligé.
Aujourd’hui, le portrait en peinture, outre le plaisir qu’il procure à chaque stade de son exécution à travers la recherche de la touche juste, a quelque chose d’une réaffirmation de l’humain.